Entre devoir de mémoire, souvenir de ses héros et symbole d’une France glorieuse, la construction du monument aux morts de la Première Guerre Mondiale a eu un enjeu tout particulier à Versailles. 

Il y a 97 ans, le premier coup de pioche du monument aux morts de Versailles allait être donné. C’est en effet dans son édition du 29 mars 1923 que le journal hebdomadaire « Les Nouvelles de Versailles », annonce le début du chantier et les dessous de ce monument. « La ville de Versailles en décidant de commémorer l’héroïsme de ses enfants morts pour la France, n’a pas seulement voulu consacrer un souvenir collectif, elle a voulu léguer aux générations futures, gravés dans la pierre, les noms de tous ses glorieux morts », détaille le journal. 

La position du monument aux morts sujet à débat

Au total, 2 000 noms ont été gravés. « La liste est longue », ajoute l’auteur de l’article qui ne savait pas que 20 ans plus tard cette liste serait une nouvelle fois rallongée avec le second conflit mondial. Malgré tout, le monument de l’époque traduit considérablement le traumatisme de la Première Guerre Mondiale. Plus que son aspect, c’est sa position dans la ville qui a été sujet à débat. Un seul but, celui de la mémoire collective.

« Ces considérations avaient amené l’ancien Conseil municipal à choisir l’emplacement très favorable de l’escalier de l’Ancien Hôtel de Conti donnant sur l’avenue Thiers. La Municipalité et le Conseil actuel, sans hésitation, confirmèrent ce choix », détaille l’article. Une fois l’emplacement trouvé, ce fut aux artistes de proposer leur projet. Un processus long qui a réuni près de 68 projets sur l’ensemble de l’appel d’offre. Parmi eux, c’est celui de l’architecte M. Guilbert et du sculpteur M. Dubois qui fut sélectionné le 12 juin 1922. 

Un devoir de mémoire symbolique pour l’époque

Bien que le chantier n’ait débuté qu’en mars 1923, la première pierre avait été posée symboliquement le 11 novembre de l’année précédente, soit quatre ans après la fin de la Grande Guerre. Partout en France, les années d’après-guerre ont été marquées par le devoir de mémoire. S’il est de notoriété public que l’affrontement de 14-18 a endeuillé toutes les familles de France, chaque ville ou village cherche à se souvenir de ses héros. 

La ville de Versailles ne fait pas exception. La décision de construire un monument aux morts de cette importance revêt un enjeu à la fois politique et symbolique. D’ailleurs, en conclusion de son article, le journaliste n’oublie pas de donner rendez-vous à l’inauguration : « L’année 1924 verra tomber le voile ».