Le Département des Yvelines a engagé une première tranche de nettoyage et de tri des quelque 7 000 tonnes de déchets sauvages déposés dans la plaine de Carrières-sous-Poissy. Une étape indispensable avant la requalification du site.
Les lignes bougent enfin sur la Boucle de Chanteloup, et il y avait urgence. Sans attendre le résultat, mi-2020, de l’appel à projets lancé par l’Établissement public d’aménagement du Mantois Seine Aval (Epamsa), le Département des Yvelines s’engage activement pour stopper les dépôts sauvages dans la plaine de Carrières-sous-Poissy, aujourd’hui baptisée « mer de déchets ».
« Agir au plus vite »
« La situation n’est plus tenable ni tolérable pour personne, martèle Pierre Bédier. Pendant que tout le monde se renvoie la balle, des individus continuent de déverser leurs gravats illégalement et en toute impunité. Il nous fallait agir au plus vite pour endiguer ce phénomène. Il en va de notre engagement à défendre des Yvelines plus écologiquement responsables et de l’héritage que nous souhaitons laisser aux générations futures. »
Depuis ce mois de janvier, le Département finance intégralement et pilote, en partenariat avec la commune de Carrières-sous-Poissy, une première phase de travaux d’enlèvement des déchets, sans aucun coût donc pour la Ville, ni pour les propriétaires des terrains.
L’intervention consiste, dans un premier temps, en la sécurisation du site. Une clôture est actuellement en cours de pose pour sanctuariser une parcelle de 3,7 ha, qui concentre 65 % des quelque 7 000 tonnes de déchets présents. Dans cette zone, qui fera l’objet d’un gardiennage 24 h/24 par un système de vidéo-surveillance, sera installé, dès le mois de mars, un démonstrateur qui préfigurera le travail de nettoyage et de tri à opérer.
Après le nettoyage et la dépollution viendra l’autre étape clé du projet : la revalorisation du site. Depuis 2000, le territoire est totalement laissé à l’abandon. Ici, l’objectif est de faire émerger un projet d’ensemble mêlant les aspects paysagers, environnementaux et économiques.
Redynamiser la Boucle de Chanteloup
À travers l’appel à projets de l’Epamsa, mandaté par la Préfecture des Yvelines et la Communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise, des groupements pluridisciplinaires sont invités à travailler ensemble et à trouver des solutions pour protéger et valoriser la Boucle.
« Nous veillerons à ce que le projet choisi permette un réaménagement global de la plaine. Cela permettra notamment aux habitants de se réapproprier ce territoire », précise Denis Courtot, directeur de l’Aménagement et du Développement de l’Epamsa.
Si les idées d’une réserve de biodiversité, d’un parc forestier, d’une centrale photovoltaïque ou d’une centrale de biométhanisation ont été évoquées, rien n’est encore arrêté. Une chose est sûre : aucune construction n’aura lieu sur la zone qui restera avant tout un espace naturel.