Le Conseil départemental des Yvelines se lance dans un énorme défi. Dans le but d’améliorer significativement ses performances environnementales, il va investir 525 millions d’euros dans la construction ou la reconstruction de 15 collèges d’ici à 2026 en réduisant de 40% la consommation d’énergie de ses nouveaux établissements.
Le Département, qui gère 116 collèges, entend se montrer exemplaire pour ses futurs projets immobiliers. Pierre Bédier, le président du Conseil départemental, a affirmé sa détermination lors de la présentation du plan qui a été dévoilé le mercredi 3 mars 2021.
Nous allons changer notre mode de construction pour tous les bâtiments de nos équipements. Ce sera tout sauf du béton. Ce sera par exemple avec du bois et de la brique.
Afin d’atteindre cet objectif, les bâtiments à énergie renouvelables vont désormais être privilégiés dans le but d’être moins énergivore mais aussi de diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre. En plus grâce à ce nouveau concept, le confort visuel et acoustique ou encore la qualité de l’air intérieur seront accrus.
Réduire les émissions de carbone
Et le jeu en vaut la chandelle. Les apports en énergie renouvelables permettront de couvrir 30% de la consommation de l’établissement. Il y a aussi d’autres bénéfices. La consommation d’énergie par rapport à la consommation actuelle des collèges sera réduite de 40%, les émissions de gaz à effet de serre seront diminuées de 25% et l’impact carbone sera abaissé de 50%.
Les bâtiments que nous allons construire vont durer 30 ou 40 ans.
Priorité donc à la construction écolo et à une architecture ouverte sur la ville pour les 15 établissements concernés dont la configuration sera totalement revue et corrigée « afin de donner les meilleures conditions de réussite aux élèves », a souligné Cécile Dumoulin, la vice-présidente chargée des collèges. « Il faut rompre avec le référentiel des années 1980 », a ajouté Jean-François Raynal, chargé des mobilités et des travaux.
Plus de béton mais du bois pour le bâti. Le bois possède en effet de fortes qualités d’isolation tant thermique que phonique. C’est par exemple 15 fois mieux que le béton et 450 fois plus que l’acier. Mieux il conserve cet avantage tout au long de sa vie.
Même principe pour les matériaux d’isolation. Il est prévu d’utiliser des fibres végétales, entre autres la paille et le chanvre, voire du textile recyclé. En plus l’approvisionnement local sera renforcé afin de diminuer l’impact lié au transport et de permettre d’atteindre un bilan carbone vertueux.
Maîtriser les consommations d’énergie
Ce n’est pas tout. Les sites seront dotés d’équipements de pointe pour maîtriser les consommations d’énergie mais aussi la gestion de l’eau et la limitation des rejets dans les réseaux d’assainissement.
Les arguments sont nombreux pour justifier ces orientations. Surtout côté financier. En 2018 la consommation énergétique du parc immobilier des Yvelines s’élevait à environ 9 millions d’euros. Le bilan carbone du Département établi en 2020 présentait les collèges publics comme le deuxième poste le plus énergivore dans l’empreinte environnementale de la collectivité.
Côté pratique, avec 30% de surface boisée, les Yvelines sont aujourd’hui le département le plus boisé d’Ile-de-France. En utilisant seulement 5% de paille qui retourne dans le sol, 500 000 logements pourraient être isolés. Concernant le chanvre, la France est le premier producteur européen. Enfin chaque année, le pays produit 600 000 tonnes de déchets textiles qui peuvent être recyclés.
Ce projet d’investissement qui englobe 15 collèges est évalué à 525 millions d’euros sur cinq ans. Il concerne les villes d’Epône, Aubergenville, Les Mureaux, Verneuil-sur-Seine, Poissy, Sartrouville, La Celle-Saint-Cloud, Maule, Beynes, Houdan, Jouars-Pontchartrain, Trappes, Vélizy, Magny-les-Hameaux et Coignières.
Par le biais de cette opération, le Conseil département entend également améliorer son patrimoine scolaire, en anticipant les obligations des lois de la transition écologique, mais aussi en garantissant un meilleur confort dans les établissements. A terme cette démarche permettra de traiter l’ensemble des bâtiments avec des interventions adaptées à la situation de chaque collège.