Dans le cadre de son dispositif « Restauration des patrimoines historiques 2020-2023 », le Département des Yvelines, via son agence IngénierY, accompagne les communes pour restaurer, consolider et entretenir leurs monuments aux morts.
Le deuil de la Grande Guerre a conduit les communes à rendre hommage aux morts pour la Patrie. Entre 1920 et 1925, quelque 36 000 monuments aux morts ont été érigés en France dont 263 dans notre territoire.
Un des chantiers les plus remarquables a été mené en 2021 : la restauration de la statue La Patrie en deuil de Charles Barberis (1888-1980). Elle avait été créée en 1921 pour le monument aux morts situé au cœur du parc du château de Saint-Germain-en-Laye. A la fin des années 1970, elle avait été fortement dégradée puis avait disparu. Grâce à une habitante de Saint-Germain-en-Laye, la statue a été retrouvée…
« Nous l’avons effectivement retrouvée, abîmée et nous avons porté ce projet avec, notamment, toutes les associations mémorielles et d’anciens combattants »,
déclarait Arnaud Péricard, le maire de Saint-Germain-en-Laye, au moment de la restitution.
Un chantier subventionné par le Département
La statue est enfin revenue dans la lumière mais elle était très altérée.
« La pierre, qui se desquamait par endroits, était recouverte de mousses et de graffiti et le visage et la main droite de la sculpture avaient disparu»,
détaillait Cécile Garguelle, Responsable chez IngénierY du Pôle Sauvegarde et transmission des Patrimoines et Conservateur délégué des Antiquités et objets d’art
L’intervention, qui s’est basée sur l’existence d’une importante documentation photographique du monument, a porté sur le nettoyage et la consolidation de la pierre mais aussi la restitution des éléments manquants (main et visage) afin de redonner à l’œuvre sa lisibilité et son intégrité.
Enfin, la statue a été repositionnée au sein de son monument d’origine dans le parc du château. Des interventions complémentaires ont eu été engagées sur la restauration de la mosaïque au sol et le nettoyage des parements en pierre proches de la statue. Le montant des travaux a été de 42 000 euros dont 65% pris en charge par le Département.
263 monuments aux morts dans les Yvelines
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’ensemble du pays, traumatisé par l’importance des pertes, ressent le besoin de rendre hommage au 1,4 million de soldats tués.
Par la loi du 25 octobre 1919, l’Etat prévoyait de faire réaliser un mémorial des morts pour la France sous la forme de registres déposés au Panthéon d’une part et, d’autre part, sous forme d’un livre d’or recensant les morts nés ou domiciliés dans chaque commune et déposé dans les archives municipales.
Très rapidement, la construction d’un monument aux morts de chaque commune s’impose partout comme la forme d’hommage la mieux appropriée. Il en « fleuri » 36 000 en France. Dans les Yvelines, on compte 263 monuments de ce type.
Dès 1915 dans les Yvelines
Dans les Yvelines, les plus anciennes décisions de bâtir des monuments aux morts, datent de 1915 et ont été prises par les conseils municipaux de Chambourcy (délibération du 24 juin) et Le Pecq (délibération du 13 novembre).
Mais, si la vague de constructions débute dès la paix retrouvée, elle connaît son maximum entre 1920 et 1922.
En 1929, la majeure partie des 266 communes que comptait alors le territoire correspondant à l’actuel département des Yvelines ont construit un monument, à l’exception de Rennemoulin, Thionville-sur-Opton, Craches et Favrieux (dont le monument date de 1948).