Des élèves du collège Benjamin-Franklin d’Epône ont vécu un moment fort. Ils ont échangé avec Jeanne Le Pêcheur, qui, atteinte d’une infirmité motrice cérébrale, rêve de participer aux Jeux Paralympiques. Membre du dispositif ChampYons 2024 du Département des Yvelines, la jeune femme pratique le handbike.
La rencontre s’est déroulée dans le cadre d’un projet handicap lancé dans le but de sensibiliser les collégiens sur cet aspect « trop souvent oublié ou négligé de la vie quotidienne ». L’objectif est aussi de provoquer une prise de conscience sur leur façon de percevoir le handicap.
A l’initiative de David Charrier, le professeur référent, Jeanne Le Pêcheur, qui fait partie du Vélo Club de Saint-Quentin-en-Yvelines Team Voussert, a effectué une intervention en classe le lundi 18 décembre en présence des 16 élèves engagés dans le projet. Tous les sujets ont été abordés sans tabou dans un jeu de questions-réponses nourri.
Un échange sans tabou
L’athlète a été interrogée sur la « pratique du handbike », « les difficultés de la discipline », « ses entraînements et ses exploits », « sa vie quotidienne », « ses études » mais aussi « l’origine de son handicap » ou encore « l’attitude des personnes à son égard ».
Quel que soit le handicap, cette situation ne doit pas être une barrière, il ne faut pas se dénigrer, a insisté Jeanne Le Pêcheur. J’ai une vie normale et en sport je suis fière de ce que je fais.
Aujourd’hui âgée de 21 ans, la jeune femme, qui est étudiante à l’université de Versailles-Saint-Quentin, a découvert le para-cyclisme à 16 ans. « Ça m’apporte beaucoup, ça me fait du bien de me dépasser », a-t-elle souligné. En raison de son handicap, elle a expliqué qu’elle rencontre des problèmes d’équilibre et de motricité.
Si elle a pratiqué l’équitation, du handball fauteuil ou encore de la natation, le handbike est devenu une passion. Allongée « au ras du sol » sur son engin à trois roues à propulsion manuelle, elle effectue des sorties de 30 kilomètres pour s’entraîner. Lors des séances, elle est toujours accompagnée. « Il m’arrive d’atteindre 40 km/h en descente », sourit-elle.
Les élèves captivés
Les élèves ont été captivés durant toute la durée de l’échange qui avait été minutieusement préparé. Dès que Jeanne Le Pêcheur avait apporté sa réponse à une question, un collégien levait la main pour enchaîner.
On apprend beaucoup de choses, souligne l’un d’eux. Cette rencontre nous permet d’ouvrir les yeux. On saura comment réagir avec les handicapés.
Dans le cadre du projet handicap, différentes activités sont proposées durant l’année scolaire. Les jeunes ont par exemple assisté au tournoi international de tennis de table handisport au vélodrome national et ils ont visité le centre de rééducation de Menucourt dans le Val-d’Oise.