Granges, presbytères, anciens relais de poste, usines et gares désaffectées reprennent vie. Dans les Yvelines, ces bâtiments sont réaménagés en espaces de coworking. Très plébiscités par les travailleurs indépendants, ces lieux en plein essor, insufflent aux villages une nouvelle dynamique.
Du nord au sud des Yvelines, tiers-lieux et espaces de coworking font de plus en plus d’adeptes. Le confinement est certes passé par là mais il n’explique pas à lui seul l’engouement pour cette nouvelle forme de travail du « ni chez soi, ni en entreprise ».
Ceux qui se mettent au vert dans des espaces de coworking évoquent leur ras le bol des transports en commun et des bouchons, l’envie de concilier vie professionnelle et qualité de vie. C’est aussi pour beaucoup une redécouverte des Yvelines, l’envie d’y vivre et d’y travailler.
Un maillon de l’économie locale
Blandine Cain, ex-gérante du 50 Coworking de Méré, aujourd’hui consultante auprès des communes rurales pour développer des tiers-lieux (Thoiry, Jouars-Pontchartrain, Coignières, le Mantois, Crespières…), l’interaction locale est essentielle :
« Le tiers-lieu doit avoir du sens. Il doit être ancré dans le tissu local. C’est un maillon économique et social fort, qui peut attirer dans les communes rurales de nouveaux habitants désireux de se mettre au vert, de participer à la vie locale».
Les tiers-lieux donnent aussi une impulsion aux circuits courts, à la consommation locale et ont un impact non négligeable sur l’empreinte carbone puisque la plupart des coworkers vivent à moins de 30 minutes de l’espace partagé.
D’après Blandine Cain, 75% des coworkers sont des indépendants qui ne veulent plus bosser seuls, dans leur canapé-télé.
« Grâce au déploiement de la fibre dans les villages, le télétravail n’est plus un problème. Les coworkers ont désormais le confort technologique et l’émulation qui leur manque quand ils sont seuls chez eux ».
Vivre et travailler dans les Yvelines
Pour François Moutot, maire de Thoiry, le Relais du Cygne, le nouvel espace de coworking, répond à une réelle demande et va parfaitement dans le sens du développement durable, de l’éco-responsabilité citoyenne :
« Je suis très favorable au Vivre et travailler dans les Yvelines. 85 % des émissions de gaz à effets de serre produits dans le sud et l’ouest du département sont liés aux déplacements en voiture. Il faut relocaliser les activités économiques, créer les conditions du travail à distance, améliorer le maillage des transports ».
Le Relais du Cygne a toute sa place dans la vie locale
Grâce à la commune qui a racheté la bâtisse, l’ancienne auberge du Cygne de la Croix entame une nouvelle vie. Construit en 1650, c’est le plus ancien bâtiment du village : auberge, relais de poste, étude notariale… Aujourd’hui, la maison accueille le pôle de services publics et le Relais du Cygne, un très bel espace de coworking étagé sur deux niveaux.
Le lieu dispose de bureaux individuels et d’un espace partagé. Sur les murs sont accrochés de chouettes tableaux peints par des artistes locaux. S’ajoutent un espace de convivialité, un espace restauration et un jardin.
Au Relais du Cygne, les coworkers que nous avons rencontrés ne regrettent pas leur choix.
« Je suis à mon compte et maman de jeunes jumeaux. J’avais besoin d’un lieu, pas trop loin de la maison, où je peux me consacrer à 100% au développement de mon entreprise pour être ensuite à 100% une maman quand je rentre à la maison ! Télétravailler avec les petits, c’était juste impossible. »
Le Relais du Cygne en images, reportage de Nicolas Duprey/CD78