Vendredi 5 avril 2019, des élèves de grande section de Versailles avaient rendez-vous à l’hôpital des nounours : l’occasion de comprendre le fonctionnement de l’hôpital. Retour sur cette matinée riche et quelque peu surprenante.
Sous les blouses blanches, les jeans et baskets sont de rigueur. En ce mois d’avril 2019, les étudiants en deuxième année de médecine à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) se mobilisent. Ils font perdurer l’initiative nationale de l’hôpital des Nounours dans les Yvelines. Le programme est destiné aux enfants de dernière année de maternelle et a pour but de désacraliser l’hôpital.
De la salle d’attente au bloc opératoire
Au cours d’une vie, tout le monde passe par l’hôpital. Que ce soit pour des examens, une opération, ou bien une simple visite, l’hôpital fait partie de la vie et plus tôt on explique cet univers aux enfants, plus ils pourront l’appréhender aisément sans en être effrayé.
Toute la classe de grande section est arrivée en grande forme vendredi 5 avril 2019 au centre de loisirs transformé, pour l’occasion, en hôpital… des Nounours ! Chaque enfant portait avec lui son compagnon en peluche pour cette matinée hors du commun. Louis, étudiant en médecine, est très à l’aise autant avec les parents accompagnateurs qu’avec les enfants. Il invite ces derniers à se rendre dans une grande salle d’attente remplie de jeux et autres coloriages. Les explications sont claires et les élèves attentifs : après la consultation avec les médecins, direction le bloc opératoire ou bien le cabinet de radiologie. Puis enfin, les enfants sortent avec une ordonnance et des prescriptions… Pour leur nounours. En effet, Louis le rappelle :
À aucun moment l’enfant ne joue le rôle d’un patient, il n’est pas question de le stresser ou de l’effrayer Il reste libre à toutes les étapes du parcours et accompagne son nounours.
Si la plupart des enfants sont surexcités, une fois le parcours entamé, le sérieux les gagne vite. Ils expliquent les symptômes, répondent aux questions… Ce jeu de rôle cesse d’en être un et les enfants font preuve d’une grande concentration.
Au bloc, tout le monde enfile blouses, charlottes, masques, gants… Le réalisme de la pièce est flagrant et passé l’effet impressionnant, les nounours sont opérés et passeront ensuite en salle de réveil.
Des étudiants engagés pour désacraliser l’hôpital
Les étudiantes en médecine se sont inscrites de manière bénévole sur ce projet et sont toutes d’accord pour appuyer sur sa nécessité :
Les études sont longues et chaque contact avec l’humain est bon à prendre. Les enfants sont supers car ils sont encore jeunes et n’ont aucun a priori.
Confie l’une d’elles.
En 2e année, les étudiants ont déjà effectué des stages et maîtrisent les gestes d’infirmerie. Une autre étudiante en charge de la radiologie ce jour-là déclare :
C’est l’occasion pour nous de réussir à adapter notre discours. Il faut que les enfants comprennent, c’est à nous de travailler là-dessus.
Les deuxième années ne sont pas lâchés dans le grand bain sans préparation. En amont, une pédopsychiatre est venue leur dispenser l’enseignement absolument nécessaire avant de s’adresser aux enfants.
Ce vendredi matin, chacun a joué son rôle et les enfants étaient fiers d’avoir terminé le parcours avec brio. Sur cette dizaine de minutes, ils ont su rester calme et faire preuve de grandes connaissances. Nombreux sont ceux à avoir reconnu rapidement les parties du corps humain sur une radio scotchée à la fenêtre : c’est d’autant plus impressionnant qu’aucun d’eux n’a plus de 5 ans.
Ces découvertes sont importantes. Importantes pour éviter de négliger sa santé en laissant une trop grande place à la peur ou bien l’appréhension. Les enfants garderont le souvenir d’un bon moment, ils ne verront plus l’hôpital comme un lieu anxiogène. Ils sauront reconnaître les objets : les stéthoscopes, les radios, les pansements… Et sauront apercevoir les baskets sous les blouses des docteurs… Preuve que les médecins sont des humains, comme eux, et que l’hôpital est un lieu où l’on cherche des solutions ensemble pour les nounours, mais pas seulement.