Métiers du grand âge : les 4 axes du rapport El Khomri

SandrineGAYET

Le 17 octobre 2019, Myriam El Khomri, ancienne ministre du Travail et aujourd’hui chargée de mission, va remettre à Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, son rapport sur l’attractivité des métiers du grand âge, très attendu par les professionnels. Quatre grands axes s’en détachent, présentés en exclusivité dans le cadre du salon E-Tonomy qui s’est déroulé au Campus des Mureaux (9 et 10 octobre 2019).

Au salon E-Tonomy, Myriam El Khomri dévoile les principaux axes du rapport sur les métiers du grand âge et leur attractivité/CD78

C’est au salon E-Tonomy que Myriam El Khomri a dévoilé les axes du rapport qu’elle va remettre à Agnès Buzyn dans quelques jours.

« L’enjeu de la mission qui m’a été confiée n’était pas de répondre à l’urgence mais d’apporter des propositions concrètes à l’immense défi démographique qui se présente à nos sociétés », nous explique Myriam El Khomri.

Depuis plus d’un an, l’ancienne ministre du travail a sillonné la France pour aller à la rencontre des professionnels qui œuvrent chaque jour sur le terrain. Et de constater que le travail effectué dans les Yvelines par les divers acteurs du vieillissement est « très opérationnel ».

Ces métiers du grand âge sont des métiers d’avenir, non délocalisables et qui « ont du sens ». Permettre aux aînés de rester autonomes le plus longtemps possible, cela passe par « aider à faire faire » et non plus à « faire à la place de ».

Les 4 axes du rapport

« Il faut revaloriser les métiers du grand âge afin de répondre à l’enjeu du manque de personnel à domicile ou dans les établissements de santé », poursuit la chargée de mission auprès d’Agnès Buzyn.

  • Le premier axe concerne la formation, la VAE (valorisation des acquis de l’expérience) et les perspectives de carrières. Un volet important dans un secteur très peu valorisé, où le turn-over est important. « Pour rendre ce secteur plus attractif et inciter les jeunes à y entrer et à y faire carrière, il faut adapter les formations professionnelles ».
  • Le deuxième axe porte sur les revalorisations, notamment salariales. Pour cela, le rapport préconise une révision des conventions collectives, voire, si besoin, une restructuration des branches professionnelles. Selon le rapporteur, « la gouvernance actuelle ne favorise pas l’attractivité ». Ce secteur en effet recrute beaucoup en CDI mais sur du temps partiel avec des mobilités et temps de trajet trop importants.
    De même, il existe actuellement de vraies inégalités territoriales sur les taux horaires pratiqués. Tout en laissant une certaine flexibilité au secteur, l’idée d’un tarif socle national est proposée.
  • Le troisième volet est celui de la qualité de vie au travail. Comme le souligne Myriam El Khomri, ce secteur est frappé par une forte « sinistralité ». L’absentéisme, les arrêts maladie et les accidents du travail y sont nettement supérieurs à ce qui est enregistré par exemple dans le BTP : 100 à 104 arrêts/accidents du travail pour 1 000 salariés contre 30-35 pour 1 000 dans le BTP.
    « Cette sinistralité, la non qualité de vie au travail se répercute par un coût social et économique très élevé ».
  • Le quatrième axe du rapport concerne l’innovation sociale et technologique. Ou comment essaimer les bonnes pratiques, les bons outils déjà expérimentés çà et là. Comment les « industrialiser » à plus grande échelle.

Mettre en place cette réforme des métiers du grand âge, cela a un coût. Comment tout cela sera-t-il financé ? Le gouvernement est attendu sur ce sujet, une fois que le rapport sera rendu public puis débattu.