De nombreuses rues portent le nom d’éminentes personnes, mais d’autres thèmes, parfois déroutants, font référence au passé ou à des légendes. C’est le cas par exemple à Saint-Arnoult-en-Yvelines avec la rue de la Truie qui File.
Cette dénomination a été attribuée à la fin des années 1970 à l’une des voies du lotissement du Bréau, non loin du centre-ville de Saint-Arnoult-en-Yvelines. Ce secteur résidentiel se situe à environ 500 mètres de la maison Elsa Triolet-Aragon.
La rue de la Truie qui File comprend environ quinze habitations. L’une des maisons, construite à l’entrée de la voie, fait d’ailleurs un clin d’œil à ce nom avec un porc en porcelaine posé sur son balcon.
En lien avec l’histoire de la commune
Jean-Claude Houssinot, le président de la société historique de la commune, connaît les raisons à propos de ce nom de baptême, approuvé en conseil municipal en décembre 1977. Il le raconte dans un ouvrage qu’il a publié en juillet 2021.
La ville s’est urbanisée entre 1960 à nos jours. Ainsi pour baptiser les nouvelles rues, la mairie a pioché dans les enseignes des anciennes auberges qui existaient à Saint-Arnoult au 17e siècle.
A l’époque la commune en comptait 54. La localité, située à mi-chemin entre Paris et Chartres, était une ville étape. Elle permettait aux cavaliers mais aussi aux pèlerins d’effectuer une halte.
Et parmi les différents établissements, l’un d’eux s’appelait la Truie qui File. Ce nom a ainsi été donné à l’une des voies du lotissement du Bréau.
Des fables de l’Antiquité à l’origine de ce nom
Mais attention l’origine de cette étymologie remonte bien au delà du 17e siècle et cela n’évoque absolument pas l’animal qui s’enfuit. Ce terme vient de l’Antiquité, en particulier de la mythologie grecque.
Ce thème vient des fables Esope, un auteur grec. C’est pour se moquer et prouver qu’un être ne peut pas faire n’importe quoi. Bien sûr qu’une truie n’est pas faite pour filer de la laine.
Des auberges de Lyon, Dijon, Caen, Chartres, le Mans, Paris mais aussi du Mont-Saint-Michel portaient également ce nom. Du coup, des rues ou lieux de ces villes ont été baptisés la Truie qui File. Il existe aussi des sculptures qui représentent une truie assise sur ses pattes arrière, tenant une quenouille et filant la laine.
Dans le même registre, on trouve le chien qui rit, le chat qui pelote, l’âne qui joue de la vielle ou encore la pie qui parle… Quant à l’ancienne auberge de Saint-Arnoult-en-Yvelines, elle a disparu au début du 20e siècle et elle a été transformée en maison bourgeoise.