Elles ont décidé de pédaler jusqu’à Toulouse. Une cinquantaine de cyclotouristes féminines des Yvelines ont décidé de traverser la France dans le cadre de l’événement Toutes à vélo.
Victime de la crise sanitaire, l’événement Toutes à vélo a dû plier bagage en 2020. Mais c’est pour mieux revenir en 2021, à Toulouse. Dans les Yvelines, ce périple va pousser une cinquantaine de femme sur les routes de France. Toutes se préparent depuis plus d’un an. Tant sur les routes qu’au local de l’association cyclotouriste du CT Maurepas.
À la baguette, Chantal Jumelle, trace les derniers détails du parcours. Présidente du club, elle est épaulée par Sylvie Calsacy, responsable du comité départemental. À deux, elles organisent la totalité du voyage de 760km qui sépare Saint-Quentin-en-Yvelines de la ville rose.
Un travail d’itinéraire et de logistique titanesque
« Sur un projet comme celui-là, le premier truc à faire c’est bloquer les hébergements », explique Chantal. Pas une mince affaire en cette période de crise sanitaire quand les réservations pour les hôtels, campings… sont restées aussi incertaines jusque aussi tard dans l’année. Pourtant, le peloton, qui partira du vélodrome le samedi 4 septembre, en avait besoin pour déterminer son itinéraire. « J’utilise Open Runner, pour tout tracer », confie-t-elle. Au total, Toutes à vélo traversera la moitié de la France en six étapes en passant par la Loire et le massif Central pour finir sur les bords de la Garonne.
Ce parcours, Chantal le connait déjà. Afin de s’assurer de l’accessibilité à vélo, elle est partie en éclaireuse lors de ses dernières vacances.
« Le travail de Chantal est exceptionnel », souligne Sylvie. « Elle a noté toutes les feuilles de routes. Elle a indiqué tous les endroits où faire des pauses, les choses à voir, et même les chronomètres », ajoute la responsable du comité.
Tout pour assurer le confort des baroudeuses, « mais chacune à son rythme », ajoute Chantal. Le challenge sportif étant déjà assez important, chacune des participantes est responsable de son emploi du temps. Tout comme de sa sécurité sur les routes, un point capital de l’organisation.
Pédaler entre filles à travers toute la France
L’idée, c’est avant tout de promouvoir le plaisir de pédaler entre filles. Ici, pas de classement, pas de compétition, juste du loisir. « Chacune des filles ne fera que pédaler. Personne ne fera la cuisine, le rangement… C’est de la pension complète, simplement de la convivialité », détaille Sylvie. Aujourd’hui, le sport santé prend une place conséquente dans le milieu associatif. Mais les femmes sont souvent mises à l’écart.
« Nous avons surtout des personnes qui s’approchent de la cinquantaine », analyse Sylvie. « Plus jeunes, les femmes sont accaparées par leur vie de famille. Leur quotidien les empêche de pédaler pour le plaisir. Une chose qu’on voit moins chez les hommes », ajoute-t-elle un sourire en coin.
L’enjeu de Toutes à vélo, c’est justement de promouvoir l’accessibilité de ce sport à toutes les femmes. « Il est accessible à toutes », explique Chantal. « Avec l’arrivée des vélos électriques, ce voyage, cet exploit sportif, est faisable », précise-t-elle. Parmi les inscrites, la plus jeune a 49 ans, la doyenne du parcours a elle soufflée ses 78 bougies. Près de 30 années d’écart qui ne les empêcheront pas de se réunir en septembre prochain.