Là où, récemment encore, les pompiers des Yvelines étaient peu susceptibles d’avoir à lutter contre les feux de forêt, les choses changent. Les dérèglements climatiques induisent un risque plus important, et les pompiers s’adaptent.
Comme partout ailleurs en France, le SDIS78 (service départemental d’incendie et de secours des Yvelines) se maintient à jour de ses connaissances en termes de lutte contre le feu. Mais il y a désormais une volonté politique de mieux prendre en compte les risques liés aux changements climatiques.
Les incendies, une spécialité
Un incendie en zone urbaine n’équivaut pas à un feu de forêt. Chaque feu a ses spécificités. « Il n’y a pas de tronc commun obligatoire en matière de lutte contre les feux de forêt », explique le Lieutenant-colonel Stephan Horn, chef du groupement logistique et technique du SDIS78. « Environ 10 % des effectifs sont spécialisés dans les feux de forêt, mais cette année, tous les officiers y sont sensibilisés : il y a une vraie volonté politique de former plus d’officiers au feux de forêt pour faire face aux enjeux climatiques », précise le pompier. « L’évolution est telle que l’école des feux de forêt de Valabre, près d’Aix-en-Provence, organise un stage dans les Yvelines en novembre. Avant cette école ne formait que les pompiers du Sud », détaille-t-il.
Il y a une vraie volonté politique de former plus d’officiers au feux de forêt pour faire face aux enjeux climatiques.
Des entraînements réguliers
Aussi, les pompiers s’exercent. Comme aujourd’hui dans la forêt des tailles d’Herbelay. Les forestiers départementaux les accompagnent pour leur montrer les accès. Un camion-citerne eau-mousse (CCEM), utilisé pour les feux urbains, sert également – en forêt – à alimenter en eau le camion-citerne feux de forêt (CCF), véhicule tout-terrain qui s’approche plus près des flammes. Les manœuvres en forêt ne sont pas habituelles pour les pompiers des Yvelines, ils s’entraînent donc une fois par an. Intervenir vite et bien, dérouler les tuyaux, porter jusqu’à l’extrémité de celui-ci les claies de portage qui, chacune, disposent de quatre tuyaux supplémentaires afin d’atteindre l’incendie. Les pompiers enchaînent les norias, c’est un travail extrêmement physique. Et aujourd’hui, ni la chaleur ni la fumée ne les gênent dans leur exercice. D’où l’importance de savoir réaliser des gestes presque instinctivement, car ce sont ces manœuvres qui pourront leur permettre d’être efficaces et de leur sauver la vie…