L’Etat, propriétaire du domaine de Grignon, fait marche arrière dans le dossier du projet de vente du site. Une nouvelle procédure de cession va être lancée. En juillet dernier, il avait pourtant retenu l’offre d’acquisition du promoteur Altarea Cogedim.
C’est une victoire pour les opposants au projet de vente de ce domaine exceptionnel qui comprend la plus ancienne école d’agronomie, un château style Louis XIII, des bâtiments d’hébergement pour les 300 étudiants d’AgroParisTech et de vastes espaces naturels.
L’annonce a été confirmé le lundi 15 novembre. L’Etat, le propriétaire du site, revient sur sa décision prise fin juillet. Il avait alors retenu le dossier de la société Altarea pour lui céder les 300 hectares de Grignon.
Le Département veut protéger les espaces naturels
Ce « rétropédalage » intervient, selon Joséphine Kollmannsberger, la conseillère départementale du canton de Plaisir, en raison de la mobilisation des élus, des associations locales et des étudiants. Elle rappelle également que le Département avait pris position pour affirmer sa volonté de « sauvegarder les espaces naturels sensibles » du domaine.
Toutes les actions menées contre ce projet de vente ont été efficaces. Nous avons réussi à faire comprendre à l’Etat que cette vente à un promoteur était une aberration.
L’appel à projets pour la vente du site a été lancé en mars 2020. Dans un communiqué, la préfecture des Yvelines revient sur la procédure de cession de domaine. Celle-ci est mise en place par la direction de l’immobilier de l’Etat afin de financer le projet d’implantation des activités AgroParisTech à Paris-Saclay.
Mais cette mesure a déclenché une levée de boucliers. Estimant qu’une vente risquait de porter préjudice au site, un mouvement de colère a vu le jour. Des étudiants ont organisé un blocus et des élus, réunis dans des manifestations, ont dénoncé la procédure. Parmi eux, nombreux sont ceux qui affichaient leurs craintes notamment une urbanisation des terrains.
Des discussions complémentaires sur l’avenir du site
Pour justifier ce retournement de situation, la préfecture évoque des discussions complémentaires sur l’avenir de Grignon, « menées depuis l’été avec les collectivités territoriales, les acteurs locaux et les communautés étudiantes ».
Ces consultations devant se poursuivre, il n’est pas possible de maintenir la procédure actuellement engagée. Une nouvelle procédure de cession sera lancée au second semestre de 2022.
A la suite de cette annonce, Joséphine Kollmannsberger entend rester « vigilante ». « Pas question de repartir dans un projet similaire », prévient-elle. Les élus locaux entendent défendre le dossier Grignon 2000 soutenu par la Communauté de commune Cœur d’Yvelines qui propose de conserver l’identité du site.
Concernant le déménagement des activités d’AgroParisTech sur le pôle d’excellence de Saclay, la préfecture indique qu’il est maintenu. L’implantation sera effective dès septembre 2022.