Renault recycle ses véhicules à Flins

NicolasThéodet

Renault fête la première année de la Factory VO. Un projet mis à jour à Flins, et qui valorise la durabilité des voitures.

Luca de Meo, CEO de Renault en visite à Flins. © CD78/N.Théodet

« J’espère qu’on a trouvé une mine d’or. C’est un nouveau territoire à découvrir, pas seulement pour Renault, mais pour toute l’automobile ». Il y avait du beau monde à l’usine de Flins le 20 septembre 2021. Luca De Meo CEO du groupe Renault n’a d’ailleurs pas hésité à ouvrir les portes de la Factory VO. L’an passé, la marque au losange a décidé de faire du site yvelinois, le symbole de la nouvelle automobile. Ici sont maintenant réparés et retapés les véhicules de la marque avant d’être revendus d’occasion « avec le même niveau de qualité que du neuf », confirme le patron.

Flins, un site de business pour Renault

Jean-Dominique Sénard, président du Groupe Renault observe le travail sur une Zoé d’occasion. © CD78/N.Théodet

Au total, ce sont près de 80 véhicules par heure qui sont entièrement restaurés. Ce processus baptisé Re Factory, valorise ainsi les pièces de chaque véhicule pour recycler un maximum les occasions renvoyés chez Renault. Une part infime du projet global qui s’articule autour de quatre branches, Re Trofit, Re Cycle, Re Energy et donc Re Factory. Impliquant la réparation de véhicule, le projet prévoit aussi un volet recherche important.

Nous souhaitons aussi améliorer la recherche en terme de recyclage. Comment faire pour donner une seconde vie aux batteries, puis une troisième. Ou encore préserver les matériaux rares…

analyse le CEO.

Flins n’est donc plus seulement le site qui construit et développe la Zoé. Le site est devenu ce que les dirigeants de Renault souhaitent créer, c’est-à-dire la nouvelle automobile. Un projet qui soulèvera pour 2025 près de 200M€ de chiffre d’affaires. Avec l’espoir, pour 2030, d’atteindre le milliard. Une économie lucrative basée sur la durabilité du produit. Une réflexion mise en application qui assure aussi un avenir à l’usine du nord Yvelines.

Avant Flins était un centre de coût. Maintenant, c’est un centre de business

assure Luca De Meo.

Un projet social, environnemental et économique

La voiture sort de la chaîne avec une qualité identique aux neuves. © CD78/N.Théodet

Un changement qui bénéficie aussi aux employés. Dans la Re Factory, ils sont 200 à avoir bénéficié d’une formation complète pour intégrer la structure. « Nous avons appris énormément de chose en mécanique. Le fait de réparer des voitures d’occasions est intéressant pour nous. Le travail est moins mono tâche que pour la construction de neuf. C’est un peu une surprise à chaque voiture », confie un employé de l’usine.

Au total, le projet de Renault emploie près de 700 personnes. Visionnaire, une seconde usine du groupe en bénéficiera prochainement à Séville en Espagne. Dans ce concept, la proximité des grandes villes assure un roulement des véhicules. Dans un bassin de population qui accueille plus de 10 millions d’habitants, l’Ile-de-France est incontournable. Conjugué avec le savoir-faire du groupe de plus de 70 ans, le pari lancé par la marque un an plus tôt est en passe de réussir.