L’athlète des Mureaux est championne de France de boxe anglaise et fondatrice de l’association « Premier Round » qui popularise la pratique du sport auprès des femmes et des jeunes des quartiers. Arrivée tard dans le haut niveau, Rima Ayadi est en équipe de France et enchaîne de belles victoires en pro. Rencontre avec cette athlète inspirante pour les jeunes.
A 26 ans, Rima détestait le sport, avait 22 kilos de trop, menait une vie compliquée où elle cumulait plusieurs jobs, chauffeur Uber le jour, serveuse la nuit.
A 27 ans, elle intègre l’équipe de France et est devenue championne de France. Son caractère bien trempée, son entêtement lui ont permis de déjouer tous les pronostics.
Un client du restaurant où elle travaillait lui a proposé de visiter sa salle de boxe thaïlandaise. « J’avais une mauvaise hygiène de vie, Je n’étais pas en forme moralement et physiquement.
Il y avait beaucoup de colère et de frustrations en moi. Une énergie débordante dont je ne savais pas quoi faire », se rappelle Rima.
Le déclic a lieu quand elle se défoule sur des sacs de frappe.
« J’ai adoré. Un vrai coup de cœur ! Toute ma négativité, ma rage, je la balançais dans les sacs ».
Ascension fulgurante dans la boxe anglaise
A partir de là, la vie de Rima Ayadi a changé. Régime diététique, sport, visionnage de tous les combats de boxe puis nouveau coup de foudre, pour la boxe anglaise. « A peine ai-je commencé ce sport, j’ai dit à l’entraîneur que je voulais être championne ». Le coach lui a fait comprendre qu’il y avait des étapes à franchir avant de pouvoir se présenter en championnat.
Deux mois d’entraînement plus tard, elle remporte sa première compétition au culot :
« Je n’avais aucune technique alors j’ai donné ma vie sur le ring. J’ai dû insister pour me faire accepter, car j’étais trop vieille pour me lancer dans la boxe, je n’avais pas d’expérience ».
En équipe de France
L’ambition de Rima ne passe pas toujours bien dans cet environnement. Elle a la niaque, elle est orgueilleuse et une rage de vaincre qui dérange. Mais les résultats tombent. En quelques mois, elle devient championne de France puis championne WBA continentale en 2021 en catégorie super-plumes et enchaîne les titres. Très vite, elle se fait repérer par le sélectionneur de l’équipe de France. En 2019, Rima Ayadi devient boxeuse professionnelle. Aujourd’hui, à 32 ans, Rima est considérée dans le milieu de la boxe comme un « OVNI », son surnom et est notamment sponsorisée par Oxygène Factory des Mureaux.
Association « Premier Round » dans les quartiers
Son prochain objectif ? « La qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024 » s’exclame cette athlète souriante, épanouie et pleine de projets. Un lui tient particulièrement à cœur : développer la boxe dans les quartiers populaires auprès des jeunes et des femmes. Elle a donc créé l’association Premier Round qui se déplace dans les cités avec un ring mobile.
« Mon parcours peut servir d’exemple à des jeunes filles et aux jeunes qui manquent de repères ou de confiance en l’avenir, je veux leur montrer qu’aucun rêve n’est trop grand. Quand on a la conviction que l’on est doué pour quelque chose, il faut se lancer, même si les autres ne croient pas en nous »,
conclut-elle.
- Violences sexuelles, sexistes, intrafamiliales : Contactez ces associations yvelinoises
- Le Marathon de Paris 2024 rend hommage à la « Marche des femmes »
- L’école des femmes ouvre les portes de l’intégration
- Myriam, une vocation aux Brigades vertes
- Les Intervenantes Sociales en Gendarmerie accompagnent les victimes de violences
- La création d’une B.D les aide à se reconstruire
- Awa Camara, une aidante inspirante
- La « violoncelliste-soignante » Claire Oppert au Musée Maurice Denis
- Rima Ayadi, un « ovni » dans la boxe de haut niveau