Ruralité : « Un village ce n’est pas qu’une mairie, une église et une école ! »

NicolasThéodet

La ruralité yvelinoise veut conserver son identité. Au coeur du canton de Rambouillet, les maires se battent au quotidien pour garantir ce cadre de vie aux habitants que seule la campagne peut offrir. Malgré tout, les moyens baissent considérablement. Un problème que tente de compenser le Département en offrant de l’aide aux communes.  

Le garde champêtre se promène dans les rues de Bonnelles, tandis qu’à Bullion, le maire évoque encore le passé de son école et de son ancien instituteur qui faisait office de secrétaire de mairie. A travers champs, le canton de Rambouillet traduit toute la diversité des Yvelines et l’importance de la ruralité dans son ADN. Ce n’est pas pour rien que le chef-lieu est surnommé la capitale de la ruralité. Ici, 36 communes se partagent un territoire naturel exceptionnel de 629,50 km2. Un cadre de vie recherché par de nombreux habitants qu’il faut à tout prix préserver. 

C’est d’ailleurs le leitmotiv des mairies. D’autant que les habitants de la région sont de plus en plus nombreux à quitter les périphéries urbaines pour s’installer dans le Rambolitain. Comme le confie Philippe Benassaya, président d’IngénierY :

La ruralité yvelinoise ne subit pas de vieillissement. Les jeunes couples s’y installent de plus en plus et demandent des infrastructures permettant de construire une vie de famille. © CD78/N.DUPREY

« Le vieillissement de la population rurale, c’est faux. De plus en plus de jeunes couples viennent s’installer en milieu périurbain. Ils demandent les mêmes services que sur Paris ou dans les Hauts-de-Seine. C’est un énorme problème pour les maires ruraux qui doivent répondre à cette demande en termes d’équipements et de services ». 

Des besoins de plus plus nombreux pour les habitants

Guy Poupart, maire de Bonnelles, échange avec Pierre Bédier sur les enjeux des communes rurales. © CD78/N.DUPREY

Cette jeunesse qui se développe en milieu rural représente un véritable enjeu. Si la population est de plus en plus demandeuse, les baisses de financements en provenance de l’Etat obligent les maires à être de plus en plus rigoureux, voire économes dans leurs investissements. Malgré tout, les besoins sont vitaux, comme le confie Guy Poupart, le maire de Bonnelles, une commune d’un peu moins de 2 000 habitants :

« La vie d’un village rural, ce n’est pas seulement une mairie, une église et une école. C’est aussi un cabinet médical, une pharmacie, des besoins en alimentation, une poste… et tous les équipements nécessaires pour rompre l’isolement de sa population ». 

A Bonnelles, les habitants de la rue des Près de la Croix peuvent profiter d’une nouvelle voirie aux câbles enfouis et d’une maison médicale à proximité accueillant trois médecins généralistes et trois infirmières. Tant d’infrastructures nécessaires à la vie locale qui nécessitent pourtant un investissement considérable.

Les 36 maires du canton ont pu débattre ensemble sur les actions du Département sur leur territoire. © CD78/N.DUPREY

Si l’Etat se désengage en partie, le Département continue de financer et d’accompagner les communes dans leurs projets de développement. Ponthévrard  a ainsi bénéficié d’une subvention de 40 000€ pour rebâtir son école. Bullion s’est lui doté d’un centre de loisirs de plus de 150 places avec un financement de 390 000€ du Conseil Départemental. La maison médicale de Bonnnelles a elle reçu une dotation de 82 600€ dans le cadre de la politique de lutte contre les déserts médicaux. 

Le Département, accompagnateur des communes

Mercredi 2 octobre, Pierre Bédier, président des Yvelines s’est rendu sur le canton de Rambouillet afin de faire un état des lieux de la situation. Face aux 36 maires locaux, il a pu écouter et comprendre les attentes des habitants. « Parlez-moi surtout de ce qui ne va pas afin que l’on puisse trouver une solution », expliquait alors le président face aux élus. Ces derniers, ont participé à un débat pour évoquer la situation actuelle et les difficultés de la ruralité. 

« Il y a les questions de communication et de numérique. Sans oublier les déplacements. Dans le Rambolitain, chaque ville est à 20 minutes de voiture. La mobilité est un enjeu capital qu’il faut sans cesse développer. Que ce soit autour de la voirie ou des transports en commun », confie Xavier Carris, conseiller départemental du Canton.

Depuis le début de l’année, le Département a déjà investi 96M€ dans sa politique de soutien au bloc communal. Un investissement en hausse de 13,9 M€ qui augmentera encore pour l’année 2020. Une aide précieuse pour les communes afin d’investir dans ses services locaux permettant de conserver un cadre de vie si cher aux habitants. 

« C’est primordial que le Département soit aux côtés de ses communes afin de répondre à leurs difficultés actuelles », explique Xavier Carris.

Toutes les photos de la premières rencontres du territoire

Les rencontres du territoire sur le thème du "soutien aux communes" dans le canton de Rambouillet