Comme chaque année, les membres du comité de lecture vous proposent une sélection de titres révélateurs de la richesse du genre policier, et qui ont retenu toute notre attention.
Nous vous invitons à partager nos plaisirs de lecture
Les Anagrammes de Varsovie/ Richard Zimler. – Buchet-Chastel, 2013.- 340 pages.
Eric Cohen, psychiatre réputé, vient vivre chez sa nièce dans le ghetto de Varsovie en 1940. Adam, 9 ans, son neveu adoré disparait alors qu’il en a la garde. On le retrouve le lendemain, mort, accroché aux barbelés du ghetto, côté polonais, nu, une jambe coupée. Pour survivre à cette horreur, Eric enquête et apprend que 2 autres enfants ont été retrouvés au même endroit, mutilés différemment. Complicité entre quelqu’un du ghetto et un sadique de l’autre côté ? C’est probable. Avec l’aide d’Izzy, son meilleur ami, Eric va chercher la vérité hors du ghetto pour venger ces enfants martyrs.
Une odyssée poignante, poétique, époustouflante, racontée par un mystérieux narrateur qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.
Les Apparences / Gillian Flynn. – Sonatine, 2012. – 573 p.
Amy et Nick sont mariés depuis quatre ans lorsque tous deux perdent leurs postes de journalistes à New York. La mère de Nick étant gravement malade, Ils quittent Manhattan et une vie aisée pour aller s’installer près de chez elle à Hannibal dans le Missouri. Pour survivre, Nick achète un bar. Ce couple qu’on disait modèle, se disloque petit à petit. Le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, Nick est au bar quand un voisin le prévient de quelque chose d’anormal à son domicile,: la maison est en désordre et sa femme a disparu.
Les soupçons vont peser sur Nick d’autant que les preuves l’accablent. Un seul élément manque : le corps d’Amy.
Tour à tour, on a le point de vue d’Amy qui raconte sa vie dans son journal intime et celui de Nick qui vit au quotidien l’enquête. Les deux versions sont à l’opposé. Qui croire ?
Une belle réussite.
Avant la fin / Liz Jensen. – Seuil, 2012 – 401p.
Hôpital psychiatrique de haute sécurité d’Oxsmith : Gabrielle, psychothérapeute paralysée depuis un accident de voiture vient de reprendre son travail. Elle hérite du difficile dossier de Béthany Krall, 16 ans, internée pour avoir assassiné sa mère de 16 coups de tournevis. Elle refuse d’expliquer son geste. Béthany est dans la provocation perpétuelle, intelligente, elle manipule son entourage, notamment sa précédente psy qui a été destituée. Mais elle a aussi le don de prévoir des catastrophes naturelles avec une grande précision. Et avec le réchauffement climatique plus que d’actualité dans ce milieu de XXIème siècle, elle annonce une catastrophe de très grande ampleur.
On est vite pris par ce roman qui réussit à mettre en place un climat de doute perpétuel. Faut-il croire Béthany ? Gabrielle, qui nous livre ses états d’âme suite à son accident de voiture, est émouvante quand elle évoque toutes ses difficultés rencontrées dans sa vie quotidienne. L’auteur a créé des personnages riches et complexes et est parvenue à aborder l’éternel problème du réchauffement climatique en le liant à la personnalité perturbée d’une jeune adolescente.
Une balade dans la nuit / Georges Pelecanos. – Calmann-Lévy, 2013. – 268 p.
Officiellement, Spero Lucas est enquêteur pour un avocat de Washington. Mais afin d’arrondir ses fins de mois, il travaille aussi à son compte comme une sorte de «récupérateur» de personnes disparues ou de marchandises volées, avec une exigence: une commission de 40% sur les biens récupérés!
Pour cette première affaire, il est embauché par un trafiquant de drogue qui s’est fait dérober sa précieuse marchandise. Du coup, confronté aux pires milieux criminels de la capitale américaine, il est entraîné dans une dangereuse spirale de violence où les problèmes se règlent les armes à la main.
Ce polar est un excellent roman noir qui privilégie l’action musclée et qui amorce avec brio une série qui démarre sur les chapeaux de roue.
Blanche-Neige doit mourir / Nele Neuhaus. – Actes Sud, 2012. – 400 p. – (Actes Noirs)
Altenhain petit village allemand. Tobias sort de dix années de prison. Il a été condamné pour avoir assassiné deux jeunes filles Laura et Stefanie. Dans ce petit village où tout le monde se connaît Tobias n’est pas le bienvenu. Seule Nathalie, devenue Nadja célèbre actrice, est heureuse de le revoir et continue de le soutenir comme elle l’a fait pendant toutes ces années. Au même moment un cadavre est retrouvé et la mère de Tobias est poussée par-dessus un pont. Ces faits entrainent une nouvelle enquête menée par un duo d’enquêteurs, Pia et Bodenstein. Que se passe-t-il dans le petit village d’Altenhain ?
L’intrigue est plutôt bien menée et tient le lecteur en haleine.
Blondie et la mort / Roger Smith. – Paris : Calmann-Lévy, 2012. – 305 p.
L’ex-top model Roxy Palmer et son mari Joe, trafiquant d’armes, sont kidnappés dans leur voiture. Joe finit dans une mare de sang et, les voyous partis, Roxy prend alors une décision qui va à jamais changer le cours de sa vie : elle se saisit de l’arme abandonnée par les dealers et tue son mari. Les deux kidnappeurs, Disco et Godwynn, n’ont disparu que pour mieux la traquer.
Autour d’elle, une bande de psychopathes, drogués, flics pourris et gangsters illuminés, mène la danse dans le décor somptueux du Cap.
Ames sensibles s’abstenir.
Blood Hollow / W.Kent Krueger.- Cherche midi, 2012. – 474 p.
Aurora, Minnesota. Charlotte Kane, la fille d’une des familles les plus riches de la ville disparaît le soir du nouvel an. Toutes les recherches restent vaines. Quelques mois plus tard, lors de la fonte des neiges, on retrouve son corps. Son petit ami, Winter Moon, un Indien de la réserve Ojibwe, soupçonné de l’avoir assassinée, s’enfuit, ce qui accrédite la thèse de sa culpabilité. L’ex-shérif Corcoran dit « Cork », persuadé de l’innocence du jeune homme, redoute le besoin de vengeance de la famille Kane, et craint une flambée de violence envers les Indiens de la part des habitants les plus réactionnaires de la ville.
Un polar efficace qui tient en haleine jusqu’aux dernières pages.
Le Braconnier du lac perdu / Peter May.- Rouergue, 2012.- 311 p.
Après avoir quitté la police, Finn Macleod a été engagé pour mettre un terme au braconnage sur le plus grand domaine de l’île. A cette occasion, il retombe sur Whistler, un de ses plus chers amis d’enfance. Whistler est un personnage étonnant. C’est un génie, promis à un brillant avenir, il a préféré rester sur l’île et vit aujourd’hui comme un ermite. Après une tempête, Finn et son ami découvre au fonds d’un lac, la carcasse d’un avion et le cadavre d’un de leurs amis communs. Au cours de son enquête, Finn va devoir se remémorer son adolescence pour comprendre ce qu’il s’est passé.
Le braconnier du lac perdu clos la trilogie de Lewis. Bien qu’il ne soit pas indispensable d’avoir lu les tomes précédents pour lire ce livre, c’est préférable car l’auteur y fait souvent référence.
Caché / David Ellis – Cherche midi, 2012 – 455p.
Jason Kolarich est avocat. Il est chargé de défendre son ami d’enfance Sammy accusé d’avoir tué un pédophile soupçonné d’avoir enlevé et tué sa petite sœur 20 ans plus tôt.
Alors que dans la première partie l’intrigue semble plutôt simple, elle devient rapidement de plus en plus complexe. Les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être et les interrogations du lecteur se multiplient.
Des personnages d’une grande densité et toujours crédibles, des dialogues vifs, enlevés et sans fioritures, une écriture incisive qui se marie remarquablement au suspense suscité par les situations conflictuelles.
Cannisses / Marcus Malte. – Pyrénées-Atlantiques : Atelier in 8, 2012 – 84 pages.
Dans un lotissement de province, un homme tente de surmonter la mort de sa femme et d’élever Hugo et Dylan, ses deux fils. Retranché derrière ses cannisses, il observe ses voisins, un couple et leur petite fille. Une famille unie, en bonne santé, qui vit avec insouciance dans un pavillon semblable au sien.
Récit d’une douleur ordinaire qui bascule peu à peu dans la folie et dans l’horreur absolue.
Jusqu’à la dernière page du récit, l’auteur nous emporte dans une atmosphère angoissante, froide et diabolique. Un très bon récit, court certes mais qui ne nuis en rien à sa qualité. Très facile à lire, il est impossible de le lâcher avant la fin.
Conséquences / Darren Williams. – Sonatine, 2012. – 390 p.
1969 au Sud de l’Australie. C’est à Angel Rock, dans ce coin coupé du monde et sinistré par la crise qu’un drame va se produire. Tom Ferry, 13 ans et son petit frère Flynn, disparaissent dans le bush aux abords du village. Tom, seul, réapparaîtra quelque temps plus tard. Dès lors, il n’aura de cesse de retrouver son petit frère, rongé par la culpabilité. Quelques semaines plus tard, à Sydney, une adolescence fugueuse originaire d’Angel Rock est retrouvée morte. Le suicide ne fait aucun doute, mais un policier pour lequel cette mort ravive des souvenirs douloureux, décide d’enquêter.
Une très belle réussite pour ce roman policier à l’atmosphère lourde et angoissante. C’est aussi un magnifique roman sur l’enfance et l’adolescence malheureuse
Cyber China /Qiu Xiaolong.- Liana Levi, 2012.- 278 p.
Lorsque le cadre de la municipalité, Zhou, meurt mystérieusement lors de son enfermement suite à un scandale ; l’inspecteur Chen est engagé pour faire la lumière sur sa mort. S’agit-il d’un suicide ? Cette enquête est particulièrement sensible car elle touche à la fois les malversations des hautes sphères politiques, mais aussi les cyber-citoyens et les nouvelles revendications des chinois sur internet.
Cette huitième enquête est aussi réussie que les précédentes. On apprend beaucoup de choses sur la Chine aujourd’hui, notamment sur le scandale du lait maternel empoisonné. L’intrigue est bien menée et les personnages intéressants. Un excellent roman policier, à la fois intéressant et pas trop violent.
Dans les griffes de la ligue /Jean D’Aillon.- Flammarion, 2013.- 282 p. – (Les Aventures d’Olivier Hauteville)
1589. Après l’assassinat d’Henri III, la Ligue ultra catholique, (menée par les partisans du feu Duc de Guise), forte du soutien espagnol, conteste la légitimité de Henri de Navarre « Henri IV, le Béarnais, huguenot » sur le trône de France et transforme Paris en camp retranché.
Olivier de Hauteville et son ami Nicolas Poulain, dévoués à Henri IV, le suivent dans ses campagnes militaires et démêlent les rouages obscurs des intrigues et complots qui se trament dans l’ombre.
Une période de l’histoire de France moins abordée que les siècles des Louis.
Dark Horse/ Craig Johnson.- Gallmeister, 2013. – 327 p. – (Noire)
L’affaire paraissait pourtant simple. Wade Barsad, un homme au passé trouble, a enfermé les chevaux de sa femme Mary, dans une grange avant d’y mettre le feu. En retour, celle-ci lui a tiré six balles dans la tête durant son sommeil. Telle est du moins la version officielle. Mais le shérif Walt Longmire ne croit pas à la confession de Mary. Persuadé de son innocence, il décide de se rendre sur les lieux du crime. Débarquant incognito à Absalom, la petite ville du comté voisin où il n’a pas juridiction, il se heurte très vite à l’hostilité de la plupart des habitants. Walt ne tardera pas à découvrir qu’une grande partie de la population avait de bonnes raisons de vouloir la mort de Wade.
Craig Johnson nous offre un petit bijou d’enquête truffé d’humour.
Défendre Jacob / William Landay. – M. Lafon, 2012. – Neuilly, 445 p.
Procureur adjoint depuis vingt ans, Andrew Barber voit sa vie changer lorsque son fils, Jacob, est accusé du meurtre d’un de ses camarades, Ben Rifkin. Pour Barber, la culpabilité de son fils n’est pas concevable. Mais servant la justice, il doit cependant chercher la vérité, bien que cela soit un drame pour lui. Entre l’amour et la justice, il devra faire un choix.
C’est à une véritable tragédie familiale, que nous convie William Landay. Face à un fils accusé de meurtre et qui représente tout pour lui, comment un père procureur peut-il garder son objectivité ? A travers la tourmente que subit cette famille, l’auteur fait ressurgir de vieux démons comme la culpabilité paternelle. Noir et bouleversant, voilà comment on pourrait définir ce roman.
Délivrance / Jussi Adler Olsen. – Albin Michel, 2013. – 660 p.
Aux confins de l’Ecosse, une bouteille en verre dépoli traine depuis des années sur le rebord d’une fenêtre du commissariat. A l’intérieur, une lettre écrite avec du sang que personne n’a remarquée. Des policiers écossais la récupèrent des années plus tard et mettent du temps à s’en occuper et à déchiffrer quelques mots qui forment du Danois ; d’où l’envoi au Département V de la Criminelle de Copenhague. Ceci conduit l’équipe du département des affaires non résolues sur la piste d’un serial killer kidnappeur d’enfants. L’histoire plonge le lecteur dans l’univers des sectes présentes au Danemark.
Un roman qui se lit vite car les rebondissements sont foisonnants.
Les démons de Berlin / Ignacio Del Valle. – Phébus, 2012. – 406 p.
Berlin 1945, la défaite de l’Allemagne est imminente, les alliés sont aux portes de la ville, Hitler est retranché dans son bunker. La division Azul, corps de volontaires composé pour moitié de militaires franquistes et de phalangistes a été rapatriée. Seuls quelques soldats espagnols sont encore à Berlin pour se battre aux côtés des Allemands, dont Andrade, qui décide de rester car il est amoureux d’une allemande à qui il souhaite offrir une porte de sortie avant que les Russes envahissent la ville. Il se voit donc chargé (officieusement) par la diplomatie espagnole de savoir si les Allemands possèdent une arme de destruction massive qui pourrait changer la fin du conflit, et en même temps , il travaille encore pour les Allemands et est chargé d’enquêter sur l’assassinat d’un scientifique chargé du programme atomique et dont le corps a été retrouvé dans la chancellerie du Reich.
Très gros coup de cœur pour ce polar historique, extrêmement bien documenté, dans un Berlin apocalyptique, avec des personnages ambigus, ni tout noir, ni tout blanc.
Le dernier lapon / Olivier Truc. – Metailié, 2012. – 452 p.
Après 40 jours de nuit polaire, le soleil revient bien timidement à Kautokeino la capitale de la Laponie. La petite ville est en émoi car un inestimable tambour de cérémonie utilisé par les chamans a disparu. Cette pièce très rare venait d’être restituée au musée par un scientifique français, un compagnon de Paul Emile Victor. Au cours de cette même nuit, un autre drame survient : Mattis fils et petit-fils de chaman et éleveur de rennes est poignardé et ses deux oreilles coupées. Aslak, le dernier éleveur traditionnel qui refuse les motoneiges et les GPS est soupçonné par la police sauf par deux inspecteurs Klemet et Nina. Ils appartiennent à la police des rennes. L’un est d’origine lapone, l’autre une jeune femme tout juste sortie de l’école de police. Ils vont enquêter dans le milieu du peuple Sami et ces pistes vont les mener à une incroyable vérité.
Ce premier roman très dépaysant est écrit par un journaliste. Au fil de cette histoire très documentée, Olivier Truc nous emmène sur des territoires immenses et vides là ou de terribles menaces planent. Un polar magnifique.
Derrière la haine / Barbara Abel. – Fleuve noir, 2012 – 315 p.
Deux couples : Tiphaine, Sylvain et Laëtitia et David, voisins du même âge, sont devenus inséparables. Une amitié fusionnelle renforcée quand deux petits garçons, Maxime et Milo, naissent la même année, et grandissent ensemble jusqu’au jour où Laëtitia voit mourir Maxime, le fils de Tiphaine, dans un tragique accident. Alors, l’amitié entre les deux couples se transforme en haine implacable.
C’est un roman tout à fait simple à lire et lorsqu’on le commence, il est impossible de le lâcher.
Des nœuds d’acier / Sandrine Collette. – Denoël, 2012. – 264 p. – (Sueurs froides)
À peine sorti de prison Théo Berenger part se mettre au vert quelque part en France. Nul ne sait où il se trouve et c’est bien dommage pour lui. Il prend pension chez madame Mignon. Aimable, celle-ci lui conseille un certain nombre d’excursions. Au cours de l’une d’elle, demandant de l’eau dans une vieille ferme, Théo se retrouve dans une cave après avoir été assommé avec un compagnon de misère Luc. Il va découvrir qu’ils sont prisonniers de vieux garçons, qui sont frères, et qui les traitent comme des chiens.
Sandrine Colette nous emmène dans un univers fait de folie et d’une noirceur extrême, mais son ton est juste. Nulle description racoleuse de souffrances, seulement le récit presque clinique d’un homme essayant de survivre alors que son humanité s’efface peu à peu.
Le dieu de New York / Lyndsay Faye. – Fleuve noir, 2012. – 518 p.
Été 1845. Après des années de débats politiques, New York crée enfin son département de police. Timothy Wilde intègre malgré lui ce fameux NYPD. Ancien barman, il a tout perdu dans un récent incendie, son bar, ses économies et une partie de son visage.
La nuit du 21 août, pendant sa ronde, Timothy est bousculé par une petite fille affolée. Sa chemise de nuit est couverte de sang. Au milieu d’un tissu de mensonges, elle finit par lui révéler qu’elle fuit un homme au capuchon noir qui découpe les enfants en morceaux. Le lendemain matin, le corps d’un petit Irlandais est retrouvé dans une poubelle, une immense incision sur le thorax, les organes à nu. La fillette disait vrai, un fou s’en prend aux enfants, mais pas n’importe lesquels, les plus démunis, les immigrés. Timothy se lance dans une traque effrénée pour découvrir l’identité de cet assassin et éviter que ses sinistres desseins ne mettent la ville de New York à feu et à sang.
Truffée d’authentiques mots d’argot de l’époque (le très riche lexique en fin d’ouvrage est indispensable !), l’écriture forte et captivante ainsi qu’une intrigue bien menée font de ce livre un très grand polar.
Elvis et la vertu / Franz Delplanque.- Seuil ; 2012. – 358 p. – (Roman noir)
Tiré une nouvelle fois de sa paisible retraite, dont il profitait pour écrire ses Mémoires d’assassin professionnel, Jon , le papy tueur débonnaire, rocker dans l’âme part à la chasse aux intégristes catholiques qui s’en prennent aux musiciens qu’il aime. Aidé de ses amis gitans, et d’une bombe sexuelle prénommée Mylène, la coiffeuse de Largos, il va sillonner le Sud-Ouest en Lamborghini, des flingues plein les poches et la rage au cœur.
C’est drôle, truculent parfaitement invraisemblable mais on marche à fond et on en redemande.
L’enfer commence maintenant / Karin Fossum.- Seuil, 2012.
Dans une petite ville norvégienne tranquille, située en lisière de forêt, un adolescent mal dans sa peau et négligé par une mère alcoolique se livre à des plaisanteries de mauvais goût : couvrir de sang d’origine animale un bébé qui dort dans le jardin ; faire passer dans les petites annonces du journal local l’avis de décès d’une vieille dame qui vient de fêter son anniversaire ; faire appeler par les urgences de l’hôpital une mère qui vient juste d’offrir un scooter à sa fille… Non que Johnny soit foncièrement mauvais, mais il veut en agissant ainsi crier sa haine d’un monde qui ne lui fait pas de cadeau. La petite communauté s’insurge contre ces actes cruels, quoique non criminels, et l’inspecteur Sejer essaie de comprendre. Jusqu’au jour où la tension croissante bascule dans l’horreur.
Karin Fossum écrit avec une puissance inouïe. La gradation dans les actes de violence accentue la tension au fil des pages, jusqu’à ce que les blagues douteuses engendrent un crime. Le texte est concis et percutant.
Etrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage / L. C. Tyler. – Sonatine, 2012. – 231 p.
Ethelred Tressider écrit des romans policiers sous trois noms différents. Et, ces temps-ci, il a trois fois plus de problèmes que n’importe qui. Avec l’inspiration d’abord, qui commence à lui faire sérieusement défaut, avec son agent littéraire ensuite, l’encombrante Elsie, qui n’aime ni la littérature ni les écrivains, avec son ex-femme enfin, Géraldine, qui vient de disparaître mystérieusement. Lorsque le corps de celle-ci est retrouvé près de chez lui et que la police évoque la piste d’un tueur en série, l’infatigable Elsie pousse notre brave romancier à exploiter d’hypothétiques talents de détective pour résoudre cette étrange affaire qui, elle en est convaincue, saura lui rendre l’inspiration.
Mais y a-t-il vraiment un tueur en série ? Et si oui, est-ce vraiment lui qui a tué Géraldine ?
C’est drôle, plein de fraîcheur, et la fin est tout simplement surprenante.
L’Évasion / Dominique Manotti.- Paris, Gallimard, 2013.- 224 p. – (Série Noire)
Italie 1987, Filippo Zuliani, condamné de droit commun est en train d’effectuer sa corvée de nettoyage du local poubelle lorsque Carlos s’évade par le conduit à ordure. Sans prendre le temps de réfléchir, il le suit. Carlos, son codétenu est un ancien responsable des Brigades Rouges. Peu après, les deux hommes se séparent. Filippo apprend une semaine après la mort de son ancien compagnon de cellule dans un braquage. Effrayé, il fuit en France où une amie de Carlos lui trouve logement et travail. Petit à petit, Filippo va trouver l’envie d’écrire. Son roman, racontant une histoire d’évasion et de braquage est édité par une grande maison d’édition française. Petit à petit, il connait un succès important. Mais, l’Italie n’en a pas fini avec lui.
L’Évasion est un excellent roman policier. Les personnages sont bien travaillés. Filippo est très attachant. Son évolution, de petit malfrat à écrivain à succès est menée avec finesse. Dominique Manotti nous fait découvrir par petite touche, le conflit politique italien entre les Services secrets et les Brigades rouges. Elle donne envie de se renseigner pour en apprendre davantage. La fin est très réussie. Un très bon thriller politique.
Coup de cœur
Les Fantômes du Delta / Aurélien Molas .- Albin Michel.- 516p.
Nigéria, 2004-2010 : un pays dévasté par les compagnies pétrolières, la corruption des élites et la violence de la guérilla. Benjamin Dufrais et sa collègue Megan, médecins de MSF, tentent de lutter contre la malnutrition et d’aider les réfugiés. Mais ils se retrouvent pris dans la tourmente d’intérêts géopolitiques et de guerres intestines qui les dépassent. L’enjeu : une petite fille dont l’ADN peut changer le monde.
Chacun veut mettre la main sur cette fillette-talisman. Comment la protéger et comment ne pas sombrer avec elle dans le chaos de ce pays sanglant ? Un thriller original dont les thèmes rejoignent ceux de nombreux essais politiques et économiques actuels
Excellent roman entre thriller, espionnage et polar, très noir.
Femmes sur la plage / Tove Alsterdal. – Actes sud, 2012. – (Actes Noirs)
A l’aube, une jeune suédoise se réveille sur une plage du Sud de l’Espagne. Elle descend vers la mer en chancelant et trébuche sur le cadavre échoué d’un africain. A la faveur de la nuit, une femme débarque en cachette dans le port voisin. Elle est arrivée en bateau clandestinement et a été sauvée des vagues. Elle s’appelle Mary, mais plus pour très longtemps. A New York, Ally tente désespérément de joindre son mari, un journaliste célèbre qui enquête pour écrire un article sur l’esclavage moderne et le commerce d’êtres humains. Bravant sa claustrophobie, Ally s’envole pour l’Europe afin de retrouver le père de l’enfant qu’elle porte.
La majeure partie du roman est consacrée à l’enquête que mène Ally pour reconstituer le parcours effectué par son mari avant de disparaître. Ses recherches vont l’amener à découvrir un important trafic d’êtres humains qui s’étend de Stockholm à Tarifa en passant par Paris.
Fièvres / Val Mc Dermid. – Flammarion, 2012. – 438 p.
Une adolescente de 14 ans est assassinée, elle a été asphyxiée et ses parties génitales mutilées. La police de Worcester est chargée de l’enquête et Tony Hill, le psychiatre profileur est appelé à la rescousse. Il accepte malgré le fait que l’inspectrice en chef, ne veuille plus payer ses honoraires trop élevés. Carole et son équipe, enquêteurs hors-pairs, sont confrontés à une succession de meurtres d’adolescents, dont le point commun est d’avoir « tchatté » sur un réseau social avec un garçon qui a un pseudo en double initiale, jamais les mêmes et qui s’ingénie à gagner leur confiance en utilisant leur langage et en partageant leurs goût.
L’interprétation des peurs / Wulf Dorn – Cherche midi, 2012 – 419p.
Ellen Roth est psychiatre à la clinique du Bosquet. Elle prend en charge une jeune femme gravement traumatisée et battue qui est persuadée que le croque mitaine va venir la chercher et lui faire du mal. Sa terreur est telle qu’Ellen ressort fortement ébranlée de cette première consultation. Le lendemain, elle découvre que sa patiente a disparue. Pire encore, personne ne l’a vue et elle n’a pas été enregistrée. Tous pensent qu’Ellen est victime de surmenage.
La psychiatre va alors essayer de la retrouver mais elle devient à son tour la cible du psychopathe. Un compte à rebours commence : elle a 48h pour le retrouver, faute de quoi il tuera sa patiente. Mais qui est cet homme qui semble en savoir si long sur elle ?
Un roman oppressant, qui met les nerfs du lecteur à rude épreuve.
L’Homme à la bombe/ Christian Roux – Rivages, 2012 – 157 p. – (Rivages noir)
Larry est au chômage, son couple se délite, il est interdit bancaire. D’où l’idée fabuleuse de créer une fausse bombe pour faire payer tous ces gens qui le reçoivent en entretien pour des postes plus pourris les uns que les autres. D’ailleurs, la première fois qu’il essaie, ça fonctionne si bien qu’il se dit qu’il pourrait bien utiliser ce stratagème pour écumer 2 ou 3 banques avant de disparaître dans la nature. Il choisit donc une banque au hasard, sa fausse bombe dans la poche, se glisse dans la file d’attente, laisse passer une jeune femme délicieuse devant lui, ne souhaitant pas la mêler à cela, lorsqu’il voit la charmante créature brandir un flingue pour le prendre en otage ! Evidemment, à partir de ce moment-là, il ne maitrise plus rien.
Il / Derek Van Arman. – Sonatine, 2013. – 765 p.
Le chef du département fédéral en charge des crimes violents (VICAT), Jack Scott, est confronté dans le Maryland aux meurtres d’une femme et de ses deux petites filles, commis de manière atroce. Un jeune garçon, en creusant près de la maison où a eu lieu le meurtre de la famille, trouve un crâne de fillette et une médaille datant de la guerre de sécession. En même temps on retrouve en Floride le corps d’une jeune fille assassinée. Le VICAT réunit toutes les informations sur ces crimes, ce qui permet à Jack Scott de faire le lien entre eux et de monter une équipe pour faire la chasse à un ou plusieurs meurtriers. Les rebondissements sont nombreux, le suspense maintenu presque tout le temps.
L’auteur retrace si bien les méthodes d’investigation du FBI que ce livre paru aux Etats-Unis en 1992 a été interdit et son auteur mis en examen pour qu’il livre ses sources.
Malfront, les fantômes de la combe / Gérard Coquet. – In Octavo, 2011. – 358 p.
Une malédiction pèse sur la ferme de Malfront, située près de Martebrun un petit village des monts du Lyonnais, et sur la famille Grandet, depuis la période révolutionnaire. En effet, chaque descendant Grandet est frappé de mort violente depuis deux siècles.
Martebrun, été 2007, les morts se multiplient dans le petit village. Le commissaire Pauvert, alcoolo-dépressif, secondé par l’inspecteur Line Caissault et aidé par un vieil ami et enfant du pays, Hugo Boscowich, vont mener l’enquête.
Mapuche / Caryl Ferey. – Gallimard, 2012. – 450 p. – (Série Noire)
Jana est une jeune sculptrice indienne mapuche de 28 ans qui a quitté ses racines et son peuple persécuté pour tenter d’exercer son art à Buenos Aires où elle survit péniblement. Elle est l’amie d’un jeune travesti « Paula ». Lorsque l’ami de ce dernier est retrouvé assassiné dans des conditions atroces, elle décide de mener l’enquête. Ruben Calderon est l’une des rares victimes de la dictature à avoir survécu à la torture. Son père et sa sœur n’ont pas eu cette chance. C’est un homme brisé qui met ses talents de détective au service des « Mères de la place de Mai » pour lesquelles il recherche les enfants des disparus adoptés lors de la dictature de Videla. Il enquête sur la disparition d’une photographe, Maria Victoria Campallo, fille d’un des hommes d’affaire les plus influents du pays. Ces deux-là vont se rencontrer et unir leurs forces pour résoudre une affaire impliquant les plus hautes autorités du pays qui n’en a pas fini avec ses vieux démons.
C’est fort, engagé, bien rythmé avec des dialogues qui sonnent juste et des personnages attachants. Avec un fond historique très présent, Caryl Ferey signe là un grand roman sur l’Argentine contemporaine.
Michelangelo et le banquet des Damnés / Didier Convard .- Fayard, 2012. – 458 p. – (Thriller)
Milan, 1508. Un matin d’avril, la tête d’un architecte récemment installé en ville est retrouvée dans le baptistère de Saint-Ambroise.
Chargé d’enquêter sur cette affaire, le prévôt Vittore, pourtant connu dans toute l’Italie pour sa brillante intelligence, est bien en peine d’en démêler les fils. Ce célibataire endurci est-il à ce point troublé par la ravissante veuve de la victime, qui en sait sans doute plus qu’elle n’en dit ?
Rien dans ce meurtre n’est ordinaire. Ni l’attitude de l’évêque de Milan, qui semble redouter le pire des cataclysmes, ni l’arrivée subite du célèbre Michelangelo, qui a dû pour cela abandonner la fresque qu’il est en train de peindre à Rome, dans la chapelle de Sixte. Mais le plus troublant demeure ce plat d’argent où reposait la tête tranchée, et sur lequel sont grossièrement gravés ces trois mots : VENIT IUSTITIAE SOL .
Montée aux enfers/Percival Everett.- Actes sud, 2012. – 263 p. – (Actes Noirs)
Ogden Walker, shérif adjoint d’une petite ville du Nouveau Mexique, doit retrouver l’assassin d’une vieille femme. Alors qu’il est intervenu quelques instants avant chez elle à la suite d’une plainte d’un voisin, en retournant sur les lieux, il découvre le cadavre du chat et de la vieille femme. Les seules empreintes relevées dans la neige sont les siennes. Petit à petit le récit se construit, les cadavres s’amoncellent autour du shérif adjoint mais l’énigme s’épaissit jusqu’à ce que le meurtre d’un garde pêche soit réalisé avec l’arme d’Ogden Walker.
Passionnant mais très déconcertant.
Origine étrangère / Olav Hergel. – Gaïa, 2012. – 445 p. – (Gaïa Polar)
Zaki, un jeune danois d’origine marocaine, part faire la fête avec trois de ses amis. Le videur de la discothèque les empêche d’entrer. Il est raciste et ne peut supporter les musulmans. L’histoire tourne au drame car un des quatre assassine le videur. Une journaliste, Rikka va s’occuper de l’affaire et découvrir l’innocence de Zaki dans un climat de haine envers les immigrés.
En même temps on assiste à la révolte de ces immigrés de la deuxième génération auxquels la société danoise se ferme de plus en plus.
Même s’il y a une enquête policière et médiatique, le roman est avant tout un roman noir socio-politique sur le Danemark actuel.
N’ouvre pas les yeux / John Verdon.- Grassset , 2012 ( Thriller ) .- 567 p.
Dave Gurney, ancien inspecteur réputé du NYDP, s’adapte tant bien que mal à sa nouvelle condition de retraité loin de toute agitation. C’est alors que la jeune épouse d’un brillant psychiatre est décapitée le jour de ses noces, par le jardinier de son nouvel époux.
Pressé par un ancien collègue et engagé par la mère de la victime, Gurney se met en chasse de l’assassin, Hector Flores.
L’enquête chemine au milieu de délinquants sexuels adultes et mineurs , mais l’intrigue est bien ficelée et l’écriture modère le côté nauséabond de certains personnages .
Le pic du vautour / John Burdett. – Presses de la Cité, 2013. – 414 p.
L’inspecteur bouddhiste Sonchaï Jitpleecheep, probablement le seul flic non corrompu de Thailande, est chargé par son supérieur le colonel Vikorn de mener une enquête sur un trafic d’organes international qui aurait des ramifications en Thaïlande, afin de nettoyer leur pays de ce nouveau business. Par cet acte honnête le colonel espère gagner les élections pour devenir gouverneur de Bangkok et ainsi battre son adversaire préféré le général Zinna.
Le général Vikorn fournit à Sonchai une couverture parfaite de trafiquant d’organe. Il embarque pour Dubaï ou il doit rencontrer et livrer une valise aux sœurs Yip, des jumelles chinoises diaboliques. Sonchai ne connait pas le contenu de sa livraison. Aussi quand il découvre un millier de paire d’yeux, il retourne en Thailande traumatisé. Mais une autre affaire l’attend : trois corps sont retrouvés dans un temple à Phuket, privés de la plupart de leurs organes. Il ne tarde pas à comprendre que les sœurs Yip ne sont pas étrangères à cette affaire.
Malgré la thématique, John Burdett à réuni dans ce polar, tous les ingrédients pour nous faire passer un bon moment, de l’humour, de l’exotisme et des personnages très attachants.
La piste du feu/ Adrian Hyland.- Dix-18, 2012. – 474 p. – (Grands détectives)
Emily Tempest est une jeune aborigène diplômée revenue dans la communauté de Moonlight Downs. Mais le travail se fait rare dans ces contrées désolées, aussi lorsque Tom MCGillivray, chef de la police de Bleuebush et ami de longue date du clan Tempest, a proposé la création d’un poste d’Agent des Communautés Aborigènes ACPO, Emily s’est empressée d’accepter. Mais à peine Emily a-t-elle signé que Tom est hospitalisé. Elle se retrouve alors sous les ordres d’un parvenu de la côte Est, répondant au nom de Cockburn. Despotique et très attaché au règlement, il rentre immédiatement en conflit avec sa nouvelle recrue. Mais la jeune femme a d’autres affaires en cours et une l’inquiète particulièrement : une vague de maladie inexpliquée s’est abattue sur la ville.
Ce polar est un petit bijou ethnographique à la Upfield avec les dérives écologiques qui font l’actualité de l’Australie d’aujourd’hui.
Plaintes / Ian Rankin.- Ed du Masque, 2012. – 475 p. – (Grand format)
Malcom Fox a une petite quarantaine d’années, célibataire, une sœur alcoolique. Apprécié de ses proches collègues, il n’a pourtant pas que des amis dans la police puisqu’il travaille au Service des Affaires et Plaintes internes (la police des polices).
Lorsque l’ami de sa soeur est retrouvé mort, il ne peut s’empêcher d’enquêter au-delà de son périmètre d’action. Une enquête interne le rapproche d’un autre policier, Jamie Breck, suspecté de pédophilie. Jamie et Fox sont des policiers instinctifs et vont très vite se trouver des affinités. Ils vont alors former un duo sympathique alliant humour et perspicacité.
L’enquête, sur fond de marasme économique, ne s’essouffle jamais. Le suspense et l’efficacité des enquêteurs donnent un rythme constant et prenant au récit, tout en découvrant les rues et problématiques d’Edimbourg.
Le quadrille des maudits / Guillaume Prévost. – Nil, 2012. – 363 p.
Le livre se déroule en novembre 1919. Après le conflit, le cinéma est à la mode et un feuilleton policier attire les foules ; il s’intitule, Les Maudits. Des jeunes femmes sont assassinées, en pleine projection de la série et leur meurtre reproduit les circonstances de meurtres montrées dans le feuilleton. L’inspecteur François-Claudius Simon mène l’enquête. Elle le mène dans les nouveaux studios de Vincennes qui appartiennent à un riche producteur, propriétaire d’une compagnie d’assurance et lié au Bloc national, le groupe politique influent à l’époque qui remporte les élections de l’automne 1919.
Ce polar historique a été récompensé par le « Prix Messardière Roman de l’été » en 2012. La période qui succède à la guerre de 14-18 reste probablement méconnue de la plupart de nos contemporains. Guillaume Prévost restitue cette époque d’une façon très vivante.
Ravages / Anne Rambach.- Rivages, 2013.- 397 p.- (Rivages Thriller)
Dominique André, célèbre journaliste d’investigation est assassiné. Elsa Délos journaliste au parisien et ami de la victime découvre le corps et fait appel à son amie Diane, qui travaille en free -lance avant de contacter la police. Dominique André enquêtait sur l’affaire de l’amiante et toute laisse à penser qu’il a fait une découverte gênante mettant en cause un personnage tenant à garder l’anonymat.
Une enquête passionnante où l’on apprend que dès 1906 les effets de l’amiante étaient connus
L’intrigue policière est le prétexte à cet ouvrage mais c’est très bien fait et permet de ne pas verser dans le documentaire rébarbatif.
Red grass River / James Carlos Blake. – Rivages, 2012. – 413 p. – (Rivages thriller)
Le gang Ashley vit au milieu des Everglades, marais du sud de la Floride et prospère grâce à la fabrication d’alcool (la prohibition est une manne). John, le fils le plus audacieux va ajouter le braquage des banques aux trafics divers de la famille et de leurs amis. Le shérif Bobby Baker humilié par deux fois, lui voue une haine tenace et a juré sa perte. John est célèbre par ses évasions rocambolesques, ses coups fumants, son aura de séducteur au grand cœur mais il va trop loin et la vengeance du shérif sera terrible.
Le contexte historique est très intéressant comme la naissance et le développement de Miami. L’auteur a remporté le »Los Angeles Times Book Prize ».
Road Tripes / Sébastien Gendron – Albin Michel, 2013 – 282p.
Deux loosers se rencontrent alors qu’ils distribuent des pubs dans les boites aux lettres. D’un côté, il y a Vincent, un musicien sans cachet, mis à la porte par sa femme, faible et déprimé mais qui semble tout à fait normal et de l’autre, il y a Carrell, un truand à la petite semaine qui n’a aucune morale, aucune culture, semble un peu fou mais un bon fond. Ce dernier embarque le premier dans un road movie qui va les mener de Bordeaux à Montélimar. Ils vont semer des victimes, aller d’arnaques minables en braquages ratés, faire des rencontres étranges et surtout toujours faire les pires choix.
Amateurs de polars classiques, ce livre n’est pas pour vous ! Mais ce livre décalé et déjanté vous fera passer un excellent moment.
Rosa Mortalis / Elisa Vix. –Rouergue, 2013. – 282 p. – (Rouergue noir)
Thierry Sauvage, inspecteur d’une quarantaine d’année, pas très motivé par le travail, est très satisfait d’être cantonné aux taches de subalterne. Malheureusement, son collègue est victime d’une péritonite et il doit le remplacer au pied levé sur l’enquête du meurtre de la fille d’un riche industriel de la région. Aidé de sa coéquipière, Joanna, ils reprennent les investigations à leur manière.
C’est une enquête classique, toute l’originalité de ce polar tient dans ses personnages.
Un vrai moment de détente, beaucoup de légèreté et d’humour, même si des thèmes graves sont abordés (viol, inceste…).
Serenitas / Philippe Nicholson. – Carnets nord, 2012. – 425 p.
L’action de ce polar se déroule à Paris, dans un futur proche. La ville est en proie à l’insalubrité et à l’insécurité, des gosses vivent dans la rue, des maladies oubliées (scorbut, tuberculose) déciment les SDF, les quartiers sont tenus par des gangs de narco-dealers. Dans cette atmosphère troublée, il existe des îlots protégés, des quartiers surveillés où de grosses compagnies ont élu domicile, appelés « zones d’affaires ». Les salariés de ces grands groupes peuvent, s’ils travaillent selon les souhaits de leurs dirigeants, habiter dans ces zones, surveillées en permanence par des milices privées, gages de leur sécurité. Ils bénéficient du même coup de tous les meilleurs soins, ou encore du meilleur ravitaillement en fruits et légumes, denrées rares à l’extérieur de ces zones.
Fjord Keeling, divorcé et père d’un petit garçon, est journaliste au National, le plus grand journal de presse de France, propriété d’un grand groupe chinois : la Ijing Ltd. Cet homme au bord de la rupture, qui entretient des relations douloureuses et houleuses avec son ex-femme et sa hiérarchie, va se retrouver malgré lui au cœur d’une enquête palpitante et pleine de dangers. Seul contre tous, il va tenter de mettre à jour les complots qui se trament entre les grandes entités du pays.
Tabou / Casey Hill. – Les Escales noires, 2012. – 345 p
Reilly Steel vient de quitter la Californie pour s’installer à Dublin. Elle a demandé sa mutation pour fuir un passé qu’on devine lourd et pour se rapprocher de son père retourné sur la terre de ses ancêtres il y a déjà quelque temps. Elle est responsable du département médico-légal de la police de Dublin. Formée par le FBI, elle va apporter toutes ses compétences et de nouvelles méthodes de travail au sein du département . Très vite, elle sa se retrouver aux prises avec un tueur en série qui semble bien connaître l’œuvre de Freud et signe ses crimes en mettant en scènes les pires tabous.
Casey Hill est le pseudonyme du couple Melissa et Kevin Hill. Le suspense est présent, le dénouement surprenant et le travail de la police scientifique bien décrit.
Les voleurs de Manhattan / Adam Langer. – Gallmeister, 250 p.
Ian Minot est un auteur de nouvelles qui n’arrive pas à être publié. Il a beau fréquenter les cercles littéraires et user de stratagèmes éculés comme mentionner « manuscrit sollicité » sur l’enveloppe, ses textes sont systématiquement refusés. Un jour, Ian Minot rencontre Jed Roth, éditeur désabusé qui est prêt à lancer la carrière de Ian, et à relancer la sienne par la même occasion, à l’aide d’une formidable arnaque. Puisque les éditeurs recherchent des histoires extraordinaires et vraies, ils vont écrire à deux mains une fausse autobiographie où il est question de bibliothèque incendiée, de voleurs de manuscrits rares. Mais, peu à peu Ian se rend compte qu’il est lui-même manipulé et le livre devient alors vertigineux, entraînant le héros comme le lecteur dans une spirale infernale.
C’est un roman extraordinaire. Profond, drôle, inventif comme en témoigne les trouvailles de langage, autant de clin d’œil à la littérature. Satire féroce du monde de l’édition new yorkaise.
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Les livres présentés dans ce document sont disponibles à la Bibliothèque départementale et peuvent être empruntés par les bibliothèques dépositaires.
Nous remercions pour leur participation : Caroline Dauge de la bibliothèque de Chambourcy, Magali Benazet de la bibliothèque de Chatou, Marie-Christine Schneider de la bibliothèque de Croissy-sur-Seine, Bérengère Lécussan de la bibliothèque des Essarts-le-Roi, Annick Bolle Reddat de la bibliothèque de l’Etang-la-Ville et de Chambourcy, Yohan Hillion de la bibliothèque de Fontenay-le-Fleury, Solen Coleou de la bibliothèque de Maurepas, Anne Checinski de la bibliothèque de Meulan, Catherine Sedel-Lemonnier de la bibliothèque de Montainville, Hélène Lecaillon de la bibliothèque du Port-Marly, Karine Flogeac de la bibliothèque de Saint-Arnoult en Yvelines, Danielle Milleret et Valérie Sonnic de la bibliothèque de Saint-Cyr l’Ecole, Camille Appert de la bibliothèque du Vésinet, Annick-France Havet de la bibliothèque de Vieille-Eglise.