Certains collégiens ont plus de cours de sport. Un emploi du temps sport-études qu’ils ont souhaité en intégrant les sections sports de leur établissement. C’est le cas d’une vingtaine d’élèves du collège Jules Ferry de Mantes-la-Jolie de la section pentathlon moderne.
« Il y avait beaucoup de stress pour une première compétition. Mais un de nos élèves a décroché la 5e place de sa catégorie. C’est une belle performance », se félicite Yoan Courtine, professeur d’EPS au collège Jules Ferry de Mantes-la-Jolie et responsable de la section pentathlon moderne qui regroupe la natation, l’escrime, l’équitation, et le laser-run (course et tir). Pour la première fois cette année, il a emmené sa classe pour une compétition. Ils ont participé à une course de laser-run dans les structures de l’US Métro à Antony.
« Le stress les a empêchés de bien viser mais ils n’ont rien lâché », analyse-t-il. Mais cette expérience reste bonne à prendre et leur permet de continuer à progresser.
La particularité de ces 19 élèves qui composent la section sportive du collège, c’est qu’ils ont une scolarité qui diffère légèrement de celle de leurs camarades. En plus de leurs cours, ils s’astreignent à 3 heures de sports supplémentaires par semaine et suivent les entrainements en club du mercredi à Mantes-la-Ville.
Collaborer et vivre en groupe au quotidien
« Je me suis engagée dans la section pentathlon moderne car j’aime le sport. Ça me motive et me permet de me dépenser », explique Delfina, une élève de 5e. Mais outre la pratique, intégrer une classe sportive « m’a beaucoup aidé à comprendre et surtout à savoir que le sport est important pour la santé, pour le mental et pour le bonheur au quotidien » ajoute-t-elle.
Pour leur professeur, un cursus comme celui-là est un plus dans la vie sociale. « Ils doivent apprendre à vivre en groupe, à collaborer ensemble au quotidien. C’est un apprentissage social indéniable », analyse monsieur Courtine.
Un bénéfice qui permet aussi de passer le cap du collège de manière moins rude. « Ils ont des repères quand ils arrivent en 6e, ils forment un groupe soudé avec des points communs », poursuit-il.
La motivation des élèves avant les résultats sportifs
Intégrer une telle section passe avant tout par la motivation. « C’est le premier critère que nous regardons », déclare l’enseignant. Il suffit de parler avec les jeunes pour le comprendre. « Je voulais le faire car le sport est une passion pour moi. J’ai envie de me donner à fond pour réussir », explique Jade. « J’ai décidé de m’engager dans cette section sportive pour pouvoir découvrir de nouveaux sports. Mais aussi afin de m’améliorer dans des sports que je pratiquais déjà », renchérit Fanie.
Pour tous, le pentathlon moderne est une découverte. Aucun n’avait pratiqué auparavant. C’est le cas d’Alex, en 6e, qui pratiquait déjà le football, et appris « l’escrime, nager le crawl et à tirer avec un pistolet-laser », s’enthousiasme-t-il, espérant continuer après le collège.
Des sections sport-études partout sur le territoire
« À la différence d’autres sections sportives qui proposent des sports plus populaires. Nous c’est avant tout de la découverte avant la notion de performance », explique Yoan Courtine. En effet, ce type de classe est présente partout sur le territoire des Yvelines. Rugby à Chevreuse, football à Montfort-l’Amaury, ou encore la natation-apnée à Rambouillet. Au total près de 50 collèges pour presque une trentaine de pratiques différentes sont proposées.
« L’objectif est de leur permettre de suivre une scolarité normale et d’accéder à des performances sportives de niveau départemental, régional voire de haut niveau », explique le service des sports du Département qui finance chaque année une partie des besoins des sections.
En 2022, près de 47 679 euros ont été distribués. Un investissement qui concerne avant toute chose le bien être des élèves. Pour un jeune qui est en difficulté ou débordant d’énergie, intégrer une classe sport permet de lui apprendre à se canaliser, mieux se concentrer et envisager la réussite. Avant enseigner un sport, c’est surtout apprendre à vivre en société », analyse Yoan Courtine.