Vigée Le Brun nait le 16 avril 1755 à Paris. Entre la Révolution française et la Restauration, son art et sa carrière font d’elle un témoin privilégié des bouleversements de la fin 18ème.
Une femme parmi les hommes
Elisabeth, plus connue sous le nom de Vigée Le Brun était artiste-peintre et considérée comme la plus grande portraitiste de son temps. Elle a été peintre de la Cour de France, de Marie-Antoinette, de Louis XVI, du Royaume de Naples, de la Cour de l’empereur de Vienne, de l’empereur de Russie et de la Restauration.
Comme c’était souvent le cas à l’époque dans la bourgeoisie et l’aristocratie, la jeune Elisabeth est élevée par des paysans à Épernon. Son père viendra la chercher six ans plus tard. Elle vit avec ses parents à Paris et se met à la peinture ainsi qu’au dessin et au pastel.
En 1776, année de son mariage avec Jean-Baptiste-Pierre Le Brun, Elisabeth reçoit sa première commande de la Cour du Comte de Provence, le frère du roi. C’est en 1778 qu’elle devient peintre officiel de la Reine Marie-Antoinette. Elle réalise donc le premier portrait de la Reine d’après nature. Sa carrière est lancée. Vigée Le Brun est connue et reconnue. Son hôtel particulier devient le lieu à la mode. Elle y vend également ses tableaux.
La protection et souvent l’intervention de la Reine Marie-Antoinette permettent à Vigée Le Brun d’entrer dans des milieux réservés aux hommes. En mai 1783, elle est reçue à l’Académie Royale de peinture et de sculpture. Vigée Le Brun est précurseur. Elle n’hésitera pas à peindre des seins nus, à représenter la Reine habillée de robes non officielles ou légères, ce qui ne sera pas sans conséquences.
Vigée Le Brun peint à un rythme effréné, plus d’une vingtaine de portraits par an pour des clients de plus en plus fortunés. Faisant partie de la Cour, elle en subit les médisances. On lui prête notamment des relations avec des ministres. Elle donne de grands dîners sans compter l’argent.
De la Royauté à la Haute société : une fin de vie difficile
Durant la Révolution, Elisabeth Vigée Le Brun déserte la France et s’exile en Italie où elle continue à peindre.
A la fin des années 1790 à l’invitation de l’Ambassadeur de Russie, Elisabeth se rend à Saint-Pétersbourg où les commandes de la haute société russe affluent.
Il lui faudra une dizaine d’années avant de revenir s’installer en France. En 1815, après la Restauration, ses portraits de Marie-Antoinette sont restaurés et ré-accrochés au Louvre, à Fontainebleau et à Versailles. Elle habite une maison de campagne à Louveciennes, voisine du château de la Comtesse du Barry (guillotinée en 1793).
Divorcée et ruinée (notamment par son mari, marchand d’art, qui gérait la vente de ses tableaux), Elisabeth Vigée Le Brun termine sa vie dans la misère. De nombreuses attaques cérébrales la plonge petit à petit dans le cécité. Elle meurt le 30 mars 1842 à Paris puis est est enterrée au cimetière de Louveciennes. Sa stèle de marbre blanc porte l’épitaphe : « Ici, enfin, je repose… ».
Plusieurs siècles plus tard, l’immense travail de Vigée Le Brun est toujours exposé, apprécié et respecté. Elle reste la plus grande portraitiste de son époque.
- Le Corbusier à Poissy : hommage à un architecte visionnaire
- Eric Toledano : un cinéaste inspiré par la vie
- Joséphine Baker, une queen du swing au Vésinet
- Albert Uderzo, l’irréductible Yvelinois
- René Lalique, l’orfèvre du verre à Clairefontaine
- Vigée Le Brun : l’effrontée
- Robert Doisneau : un humaniste à Raizeux
- Fête de la musique : la plaY’list des Yvelines