L’Agence de l’Autonomie créée pour « servir et protéger »

Sandrine GAYET

Cet article fait partie du dossier: L’autonomie, une filière qui recrute et innove

Unique en France, l’agence interdépartementale de l’Autonomie, née à l’initiative des présidents des Yvelines et des Hauts-de-Seine, trace une voie originale pour servir et protéger les seniors et les personnes en situation de handicap. Elle soutient des projets qui conjuguent autonomie avec innovation.

6% des personnes âgées de 60 ans et plus sont isolées à la fois des cercles familial et amical, soit 900 000 personnes. Et 2% des personnes âgées de 60 ans et plus sont isolées des quatre cercles de sociabilité (familial, amical, de voisinage et des réseaux associatifs), soit 300 000 personnes dites en situation de « mort sociale ».
Photo : N.Duprey/CD78

D’ici 2025, il y aura un million de personnes âgées de plus de 75 ans supplémentaires en France. Et plus de 85% des Français souhaitent vieillir « à la maison ».

Comment donner aux seniors toute leur place dans la société ? Comment répondre à leur souhait de vivre à la maison le plus longtemps possible ?

Comment recruter, former et valoriser les professionnels qui travaillent au service des seniors ?

Autant de questions qui motivent les actions de la nouvelle agence, son existence même dans ce que l’on appelle la « silver économie ».

« L’autonomie est l’un des grands dossiers de ce siècle, reconnaît Pierre Bédier, président du Département des Yvelines. Avec cette agence, nous mettons en œuvre l’organisation la plus performante possible au service des personnes en manque d’autonomie. »

« Les aînés nous enrichissent par leurs expériences »

Armelle Tilly, présidente de l’Agence interdépartementale de l’Autonomie (AIA), assure que celle-ci a pour rôle central de servir et de protéger les seniors, les personnes en situation de handicap, sans oublier les aidants et les professionnels du secteur.

« Les aînés participent à la vie de la Cité, ils nous enrichissent par leurs expériences. Nous nous devons de tenir compte de leurs besoins, de leurs demandes, pour leur permettre d’être autonome le plus longtemps possible, là où ils souhaitent vieillir ».

Elle regrette par ailleurs l’abandon de la loi Grand Age qui devait porter entre autres, sur l’habitat.

« Sans attendre, c’est à nous, Départements, de prendre en charge ces questions et d’y apporter des réponses efficientes et pérennes. Tant pour les seniors que pour les aidants qui jouent un rôle essentiel dans la société ».

Cuisine très connectée qui tient compte des besoins recueillis auprès des personnes âgées isolées. Photo Nicolas Duprey/CD78

L’agence soutient par exemple des start-up qui créent des dispositifs innovants pour améliorer la qualité de vie des seniors. La domotique (introduction de technologies dans l’habitat pour un meilleur confort de ses habitants), la robotique, ouvrent de belles perspectives.

Zoom sur l’agence

La nouvelle structure est composée de deux entités, dans un premier temps au profit des personnes âgées.

  • D’un côté une plateforme de services de l’autonomie qui déploie et organise tout un panel d’offres pour favoriser le bien-vieillir à domicile. Elle bénéficiera aux aidés et à leurs aidants bien sûr, mais aussi à ceux qui travaillent dans le domaine de l’aide à domicile en les faisant par exemple monter en compétences et en rendant attractifs certains métiers. Pour balayer le spectre des compétences départementales, cette agence aura un volet insertion professionnelle qui favorisera les passerelles entre les bénéficiaires du RSA et ces métiers en tension. L’agence interdépartementale ActivitY’ travaille d’ores et déjà sur ce volet majeur.
  • De l’autre côté, un « Hub Innovation » réunit laboratoires de recherche, startups et porteurs de projets afin de tester les solutions numériques de demain dans le domaine de la domotique ou du transport.