Comment les Yvelines soutiennent les communes et leurs commerçants

Nicolas Théodet

Cet article fait partie du dossier: Les Yvelines au secours des commerces victimes de la crise

Face aux besoins des commerçants dans les Yvelines, le Département a voté une aide de 15 M€. Une décision vitale pour soutenir le tissu économique local.  

Il ne faut oublier personne. Face à la crise sanitaire, de nombreux commerces des Yvelines éprouvent d’énormes difficultés financières. Ces derniers mois, ils dépendent directement des aides versées par les institutions publiques. C’est pour répondre à ce problème que le Département des Yvelines a voté, le 5 février dernier, une aide financière pour soutenir les commerces des Yvelines.

Le Département auprès de ses territoires

Les vitrines se ferment de plus en plus dans les Yvelines avec la crise. © CD78 / N.Duprey

Dans la législation française, le rôle d’accompagnement économique des commerces reste le rôle des communes. Cependant, face à un besoin de plus en plus vital des artisans et des commerçants, le Département s’est engagé à verser 15 M€. Les municipalités doivent alors contacter le Conseil départemental pour que leurs commerçants en bénéficient.

« Nous sommes tous d’accord pour aider nos commerces. Il est juste compliqué de mettre en place un dispositif quand la loi ne nous permet pas d’intervenir directement », a déclaré Pierre Bédier, président des Yvelines, lors du vote.

C’est pourquoi, le Département a engagé ses six Territoires d’Action Départementale (TAD) dans la bataille. Antennes du Département à l’échelle locale, ils connaissent avec précision les enjeux et acteurs locaux.

Seulement une semaine après le vote, le TAD de Saint-Quentin est déjà en pleine action. « Nous sommes le deuxième pôle d’emploi de l’ouest parisien avec plus de 12 000 entreprises », rappelle Annabelle Bossavit, Chargée de projets développement local, « les grandes entreprises ne sont certes pas concernées par cette aide. Mais les petits restaurateurs, les petites boutiques, qui dépendent de ces sièges sociaux implantés sur le territoire, si ». 

Les TAD des Yvelines s’engagent à l’accompagnement des communes

L’ampleur de la tâche est immense. Il faut contacter toutes les mairies par téléphone. « On a été efficace rapidement par notre connaissance du tissu local », explique Frédérique Garnier-Tramoni, secrétaire général adjointe du TAD, « nous mettons en place un phoning jusqu’au 19 février durant lequel nous informons tous nos partenaires communes de la démarche à effectuer pour bénéficier de l’aide ».

Les commerces tentent de s’adapter pour continuer leurs activités malgré les restrictions. © CD78 / N.Duprey

Les TAD s’engagent à accompagner les communes jusqu’au 12 avril, date butoir pour rendre les dossiers. « Ces décisions doivent se décider en Conseil municipal », détaille Frédérique Garnier-Tramoni, qui souligne l’aspect administratif de la manœuvre et la volonté des TAD faciliter le travail des municipalités qui doivent elles-mêmes démarcher leurs propres commerçants.

Un besoin pour les commerçants à l’agonie

Les commerçants attendent avec espoir cette aide. Saint-Quentin-en-Yvelines n’est pas épargné. Pas moins d’une quarantaine de commerces sont concernés à Coignières, plus d’une trentaine à Trappes. Sans oublier les difficultés que rencontrent Elancourt, Montigny et Voisins-le-Bretonneux.  « C’est un soutien conséquent pour les commerçants », analyse Annabelle Bossavit, qui précise qu’elle a déjà reçu des appels de commerçants.

En 2019, 3 600 personnes étaient bénéficiaires du RSA sur le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines. Avec la crise sanitaire et financière, ce chiffre a dépassé les 5 500 en 2020. Une précarité qui se ressent de plus en plus auprès des petits patrons et des jeunes diplômés. « Ce n’est pas une véritable attente pour les commerçants, c’est un réel besoin », insiste Frédérique Garnier-Tramoni.