Portrait : Pascaline Wenger, plasticienne « sociale »

Sandrine GAYET

Cet article fait partie du dossier: Lumière sur l’oeuvre de Maurice Denis

Pascaline est plasticienne-médiatrice au Musée départemental Maurice Denis (MDMD) depuis plus de quinze ans. Elle accompagne notamment des enfants en situation de handicap mental.

Gabriel en skype avec Pascaline (à l’écran) aborde le thème des abeilles.

L’implication du MDMD auprès des publics « empêchés » est une « vocation sociale ». Elle se traduit par un accueil et des aménagements pensés pour tous. Et par un programme « hors les murs » qui déconfine l’art pour le rapprocher des publics éloignés.
En présentiel ou par skype (durant la pandémie), Pascaline, plasticienne, passionnée par la transmission, stimule l’imaginaire de jeunes avec un déficit mental. Celle que les gamins appellent affectueusement « Madame Couleurs » ou « Dame Peinture » adore ces rendez-vous.

« Je me régale. Chaque séance est unique, drôle, et apporte son lot de surprises. Avec ces jeunes, qui s’expriment sans filtre, je suis sans cesse dans une découverte. J’apprends beaucoup avec eux».

« On ne fait pas que du beau, on fait du bon »

Les séances autour d’un thème (les abeilles ou les coquelicots, portrait/autoportrait, la ligne, les couleurs, les paysages…) permettent à Gabriel, Joao, Shirley, Ryan et bien d’autres, d’apprendre à maîtriser leurs gestes, souvent gauches, à prendre confiance en eux, à utiliser leurs capacités. Pour certains, tracer une ligne c’est gravir une montagne. Quand en fin de séance, il y a quatre lignes sur une feuille, on observe chez l’artiste en herbe, bonheur et fierté.

« L’important n’est pas de faire du beau mais du bon, dans la joie», insiste Pascaline.

Vers un label « Tourisme et Handicap » pour le Musée Maurice départemental Denis

Le Musée départemental Maurice Denis (MDMD) situé à Saint-Germain-en-Laye rouvrira à l’automne 2021 après des mois de travaux de modernisation.
Il mène une vraie politique d’accueil des personnes en situation de handicap : boucle à induction pour les malentendants, parcours de visite adaptée (livret tactile, parcours facile à lire et à comprendre), rampes d’accès, élévateurs et ascenseurs pour les personnes à mobilité réduite.

Tous ces aménagements et ses actions muséales lui permettront de recevoir le label « Tourisme et Handicap ».

En 2020, dans le cadre d’ateliers « hors les murs », les plasticiennes comme Pascaline Wenger ou Sophie Grimaud-Michel sont intervenues auprès de jeunes ou d’adultes yvelinois en situation de handicap mais aussi dans des Ehpad.