Pierre Bédier et Patrick Devedjian ont présenté le 14 janvier aux élus et invités leurs vœux communs à la Seine Musicale. L’occasion pour les présidents des Yvelines et des Hauts-de-Seine d’évoquer la fusion des deux départements séparés par une frontière « fantoche » et de fustiger la Métropole du Grand Paris dans son projet « riquiqui ».

Devant une salle comble, Pierre Bédier et Patrick Devedjian n’y ont pas été avec le dos de la cuillère. Leurs discours furent piquants sur l’imperium parisien qui veut faire, notamment, une Métropole du Grand Paris riquiqui. Des propos qui ont fait mouche, faisant rire l’assistance.
La décentralisation fut au cœur des thèmes abordés. Avec, en exergue, la fusion des deux départements qui permettrait de réaliser 200 millions d’euros d’économie dans les cinq années qui suivraient ce mariage.

Dans son allocution, le Président des Hauts-de-Seine a fustigé le parisianisme technocratique qui toise les « banlieusards » et leurs territoires « dortoirs et dépotoirs », rappelant au passage que la seule décentralisation adoubée par les pouvoirs parisiens concerne les usines d’incinération, les dépôts d’autobus, les cimetières et les populations dont Paris ne voulait pas (et ne veut toujours pas) !

Et de rappeler que les élus locaux de tous bords se battent contre ce mépris parisien, œuvrant au quotidien pour améliorer le cadre de vie et bien accueillir les nouveaux arrivants attirés par une indéniable qualité de vie dans nos territoires.

Une frontière technocratique

La frontière « fantoche » entre les Yvelines et les Hauts-de-Seine semble avoir été dessinée un soir, sur un coin de table au fond d’un ministère. Un peu comme furent découpées les 13 nouvelles régions françaises, sans consultation des maires, sous François Hollande… Des mariages forcés en somme.
Que l’on soit du 78 ou du 92, les habitants partagent les mêmes routes, traversent cette frontière invisible pour aller travailler, sortir, se cultiver, se balader, etc. Les deux Conseils départementaux ont déjà mutualisé plusieurs services avec efficacité et un résultat positif pour les usagers des services publics.

« Il y a les frontières fantoches créées par l’administration et puis il y a la réalité vécue par les habitants des Hauts-de-Seine et des Yvelines », insiste Patrick Devedjian.

« Il faut une métropole régionale »

Après les banderilles plantées par le patron des Hauts-de-Seine, Pierre Bédier a porté l’estocade sur la Métropole du Grand Paris (MGP). Le Président des Yvelines a dénoncé le projet riquiqui, voire le manque de vision de ceux qui souhaitent une MGP réduite à Paris intra-muros et la petite couronne. Un périmètre qui manque d’ambition, qui est tout sauf moderne, et qui surtout, n’est ni pertinent ni légitime.

« Cette métropole est riquiqui, enfermée dans l’enceinte exiguë et très dense de la petite couronne. C’est une métropole sans générosité, dans laquelle les riches deviendraient plus riches et où les pauvres seraient condamnés à l’être davantage »

Et de rappeler les missions essentielles et vitales d’une métropole ambitieuse qui jouerait un rôle positif sur les transports, le logement et la solidarité entre les territoires urbains, périphériques et ruraux :

« La métropole parisienne ne peut répondre à ces défis que si elle est régionale. Et si la décentralisation des pouvoirs et instruments d’action est effective. Il faut bâtir pour le territoire de l’ouest parisien une gouvernance qui ait du sens au sein d’une métropole qui en ait également ».

Le vœu de Pierre Bédier pour 2020 ? « Que le gouvernement démontre sa volonté réformatrice sur la fusion comme sur d’autres sujets, qui ne peut être « je réforme tu exécutes » mais qui doit être « réformons ensemble pour le bonheur de nos concitoyens et la grandeur de la France. »

L’Insula Orchestra de la Seine Musicale a offert de superbes pièces du répertoire de Mozart /Photo : Nicolas Duprey/CD78

La soirée s’est achevée avec de très belles performances musicales de l’Insula Orchestra, de l’Académie Jaroussky et de la Maîtrise des Hauts-de-Seine.

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